Publication du contrat RDC-Ventora : André Wameso rassure "qu'il n'y a rien à cacher dans ce contrat" et appelle à la conscience nationale pour barrer la route au bradage des minerais

André Wameso
André Wameso, Directeur de cabinet adjoint du Chef de l'État Félix Tshisekedi. Ph. Droits tiers.
PAR Deskeco - 30 nov 2022 08:21, Dans Actualités

La publication du contrat signé entre la République Démocratique du Congo et la société Ventora de Dan Gertler qui devrait avoir lieu vendredi 25 novembre a été reportée à une date ultérieure. Selon André Wameso, Directeur de cabinet adjoint du Chef de l'Etat Félix Tshisekedi, ce report est dû à quelques raisons techniques. C'est qu'il a fait savoir au cours de son intervention à la semaine des mines et hydrocarbures qu'organise les organisations et mouvements citoyens de la société civile.

"La publication du contrat a été reportée pour quelques raisons techniques. Ce contrat sera publié. La société a déjà eu à parcourir ce contrat. Il n'y a rien à cacher. Dans les jours qui viennent le contrat sera rendu public", a dit André Wameso en répondant à nos questions.

Au niveau de l'opinion publique, le contenu de ce contrat est fortement attendu. Plusieurs organisations de la société civile insistent sur la nécessité de rendre public le protocole d'accord Ventora-RDC, dans le cadre du contrôle citoyen.

André Wameso indique qu'après "publication, chacun fera son propre jugement pour savoir si en récupérant tous les actifs que détenaient la société Ventora, la RDC perd ou gagne". 

Par ailleurs, le Dircaba de Félix Tshisekedi a appelé la société civile à se méfier du système capitaliste qui est à la base du pillage en bande organisée des ressources minérales de la RDC.

"Les ressources de la RDC nourrissent le système capitaliste mais sauf que le peuple congolais est en dehors de ce système. La RDC ne dispose pas d'instruments qui nous permet de faire partie de ce système. La Gécamines, la Miba, la Somenki, etc, sont en dehors de ce système et subissent le dictat du système capitaliste qui a énormément des moyens et des capitaux pour venir exploiter nos richesses. Je l'ai déjà dit à plusieurs reprises, quand nous fournissons nos actifs miniers, nous devons veiller à ce que nos partenariats avec les multinationales qui viennent exploiter nos ressources se fassent au plus haut niveau de consolidation de ces entreprises. C'est-à-dire au niveau de la maison mère qu'au niveau de joint-ventures locales qui nous laissent en dehors du système car elles ne sont pas côtés dans les bourses internationales", a-t-il dit. 

Et de poursuivre : 

"A ce niveau, nos matières continuerons à faire le bonheur de ces entreprises et permettront à l'industrie mondiale de pouvoir transformer ces ressources pour leur donner une grande valeur ajoutée". 

Il a insisté sur la nécessité pour la RDC de renforcer des mesures stratégiques pour mettre fin au bradage de ses ressources minérales extrêmement convoitées.

"Le Congo est comparable à une maison sans porte et fenêtre, malgré que remplie des nourritures, des vêtements et boissons. Le monde entier veut venir prendre cette nourriture. Nous devons fermer les portes et fenêtres pour pouvoir discuter avec tous ceux qui voudraient prendre les ressources naturelles de la RDC", a-t-il conclu.

La société civile congolaise à travers une synergie d’action pour la protection, le suivi et le contrôle citoyen des ressources naturelles de la République Démocratique du Congo, organise la "semaine des mines et des hydrocarbures" pour renforcer les capacités de ses acteurs à mieux maîtriser les questions minières. Plusieurs intervenants experts des questions minières sont conviés à partager leurs idées avec les organisations et mouvements citoyens de la société civile.

Rappelons que la République Démocratique du Congo est dotée d'abondantes ressources minérales faisant du pays l'un des plus riches au monde en minéraux. Paradoxalement, l'exploitation de ces richesses n'a pas encore induit le développement social et économique des citoyens congolais en général, et des communautés impactées par les activités des industries extractives en particulier.

Jordan MAYENIKINI

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