Le ministre des Hydrocarbures, Didier Budimbu, a expliqué ce qui justifie la crise dans la chaîne d’approvisionnement en carburant. C'était au cours d'un briefing presse conjoint avec le ministre des Finances Nicolas Kazadi, sous la conduite de Patrick Muyaya, ministre de l'information et des Médias, porte-parole du gouvernement, le mercredi 06 avril.
Pour le ministre des Hydrocarbures, les sanctions imposées à la Russie ont bouleversé le secteur du pétrole.
"Au niveau international, il y a des soucis par rapport au carburant. La Russie qui est un grand producteur du pétrole est sous sanctions. Donc les produits Russes ne sont plus sur le marché", a expliqué Didier Budimbu.
Concernant le prix à la pompe, Didier Budimbu a indiqué que l'Etat congolais débourse chaque mois plus de 32 millions USD afin de maintenir le prix d'un litre dans les alentours de 2000 FC.
"Le litre devrait coûter 3400 FC mais l'Etat prend en charge 1400 FC à chaque litre acheté à la pompe ce qui fait qu'un litre coûte 2000 FC. C'est beaucoup d'argent que l'Etat prend en charge, on peut l'estimer à 32 millions USD par mois", a-t-il expliqué.
Le patron des Hydrocarbures a rassuré sur l'existence des stocks pouvant desservir le pays pendant 3 mois. Un bateau de 25 000 tonnes métriques se trouve déjà à Ango-Ango et un autre bateau va s'ajouter. Ce qui apaise les esprits.
Il a appelé à l'achat modéré du carburant.
"On a pu résoudre le problème au niveau des stations. Il y a des stocks. Mais il faut que les gens se servent de façon assez modérer. Il ne faut pas qu'une personne puisse acheter plus de 500 L pour ne pas qu'on tombe à ce qu'on a connu. Plus de deux bateaux sont déjà à Ango-Ango, on attend que l'essence soit pompé dans le pipeline pour atteindre Kinshasa. Donc, on a du stock", a fait savoir Didier Budimbu.
Pour faire face à la pénurie de carburant à Kinshasa, la société pétrolière ENGEN S.A annonçait avoir réceptionné depuis dimanche 3 avril à Moanda (Kongo Central), un navire transportant 25 000 tonnes d’essence. Cette cargaison équivaut à 30 millions de litres.
Par ailleurs, le gouvernement devrait accélérer le paiement des plusieurs millions de USD aux pétroliers au titre de subvention. Pour le premier semestre de 2021, 56 millions ont été payés et il en reste encore beaucoup pour le second semestre avant d’entamer l’année 2022 en cours. Ces montants permettront aux pétroliers de combler le manque à gagner et ainsi éviter la spéculation de prix de carburant à la pompe.
Jordan MAYENIKINI
