De quoi se souvient-on lorsque l’on passe du temps à l’aéroport de N’djili à Kinshasa dans sa partie réservée aux vols domestiques ? Le reflet du ressentiment du voyageur n’est pas du tout agréable : saleté, manque de confort, corruption, etc, sont au rendez-vous.
L’image d’un aéroport trop vieillissant saute aux yeux. La peinture sur les murs a perdu son éclat. Les agents d’expédition non certifiés inondent l’entrance de l’aéroport. Ils prétendent avoir remède à tout pour aider les passagers à ne pas rater le vol.
Corruption
Un passager qui n’a pas de carte de vaccin Covid ou un test Covid n’a pas à s’inquiéter à l’aéroport de N’djili car tout peut s’acheter sur place. Les agents d’expédition non certifiés sont là pour ça. La chaîne de corruption semble très avancée car les documents originaux qu’ils manœuvrent proviennent de l’administration de l’aéroport.
Pour arriver à la salle d’embarquement, il faut passer par un service douanier. Les agents commis aux postes des douanes exigent parfois des pots de vin. On peut entendre des phrases telles que : « Kobosana mayi na nga te / Tika café na mela » - entendez - « Laisse-moi de l’eau à boire / Laisse-moi mon café ». Des mots combinés spécialement pour rançonner les passagers. Dans le cas d’un refus, vous pourriez vite rencontrer quelques soucis de paperasse.
Une fois arrivé à la salle d’embarquement, la chaleur étouffante qui inonde la salle est trop remarquable. La climatisation de la salle ne fonctionne pas correctement.
Connexion Wifi
La seule chose appréciable est la connexion Wifi, qui marche correctement. On peut bien se connecter sur son smartphone, ordinateur, etc., grâce au dispositif mis en place par l’ARPTC avec les frais de RAM, qui est cette taxe illicite instaurée par les autorités pour les usagers de smartphone. Elle a coûté aux Congolais des centaines de millions USD avant d'être stoppée suite aux nombreuses critiques.
Qualité des aéronefs
On peut bien remarquer qu'une grande partie des avions réservés aux vols domestiques ne sont pas en très bon état. Certains passagers disent avoir les oreilles bouchées après leur descente des avions à destination locale. Certains avions ne possèdent pas de système de ventilation. Il fait extrêmement chaud à bord de ces appareils volants.
Vers la rénovation, Go-pass
Le ministre des infrastructures et travaux publics, Alexis Gisaro, a reconnu le piteux état de l’aéroport international de N’djili. C’était au cours du briefing presse du ministère de la communication et médias, organisé mardi 14 février 2023.
« Je ne suis pas fier de l’état de notre aéroport. Ce sont des défis que nous devons relever. Nous sommes en train de faire un montage financier pour avoir un aéroport à la hauteur de notre capitale. Je vous demande juste un peu de patience », a déclaré Alexis Gisaro.
Malgré l’instauration de la taxe dénommée Go-pass, une redevance prélevée par la régie des voies aériennes depuis 2009, dans l’optique de trouver des financements pour la modernisation des infrastructures aéroportuaires et l’acquisition d'équipements et matériels adéquats, l’aéroport de N’djili n’a pas toujours été élevé à la hauteur de la RDC, premier pays producteur du cobalt au monde.
Le tarif de Go-Pass est fixé pour les passagers comme suit : 50,00 $ US par passager embarquant sur un vol international ; 10,00 $ US par passager embarquant sur un vol national. Pour le fret débarqué en vol international, le prix est fixé à 0,070 $ US/kg ; 0,005 $ US/kg pour le fret embarqué en vol international; 0,009 $ US/kg pour le fret embarqué en vol national.
Jordan MAYENIKINI
