En réaction à une série de mesures de suspension des nouvelles aides au développement prises le 4 mars par Berlin contre Kigali pour son soutien au groupe armé du mouvement du 23 Mars (M23) dans la résurgence du conflit dans l'est de la République démocratique du Congo, le pays de Paul Kagame n'en revient plus et semble fragilisé par cette énième sanction.
Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Rwanda a dénoncé dans la soirée du même jour la politisation de la coopération au développement par le gouvernement intérimaire allemand, qui "est une erreur et une démarche contre-productive".
« L'Allemagne contredit ses propres déclarations de soutien au processus dirigé par l'Afrique pour résoudre le conflit dans l'Est de la RDC en dédouanant ce pays de ses nombreuses violations, ce qui ne fait que renforcer sa posture belliqueuse et prolonger inutilement le conflit », regrette-t-il.
Selon le diplomate rwandais, le conflit est essentiellement ethnique. Il précise que l'Allemagne fait preuve de manque de courage et ignore à cet égard la menace que représentent les milices des FDLR, soutenues par la République démocratique du Congo contre son pays.
« Les pays comme l'Allemagne, qui portent une responsabilité historique dans l'instabilité récurrente de cette région, devraient savoir qu'il est inacceptable d'imposer des mesures coercitives unilatérales », dénonce-t-il.
Le 28 janvier dernier, bien avant cette suspension, des consultations gouvernementales entre Berlin et Kigali, programmées en février, ont été annulées, annonçait l'Agence France-Presse. Cette mesure a été prise suite à l'offensive du M23 en RDC.
César Olombo
