RDC : 10 nouvelles centrales électriques construites depuis la libéralisation du secteur de l’énergie

Lac de retenue d'eau sur la rivière Lufira et le Barrage de Mwadingusha. Photo d'illustration
Lac de retenue d'eau sur la rivière Lufira et le Barrage de Mwadingusha. Photo d'illustration
PAR Deskeco - 11 mai 2024 10:09, Dans Entreprises

Quant à la SNEL, elle gère actuellement 15 centrales hydroélectriques dont 13 sont en exploitation.

Il se tient du 9 au 11 mai à Kolwezi, chef-lieu de la province du Lualaba, la 7ème édition de DRC Energy. Réunissant les acteurs du secteur énergétique, cette conférence place un accent sur les défis actuels et les solutions innovantes dans le domaine de l’énergie en République démocratique du Congo. Des délégations sont venues de la RDC, de la Chine, des États-Unis d’Amérique, de la France ou encore de Belgique. Il s’agit ici de partager des solutions face aux défis de l’énergie en RDC.

C’est dans ce cadre que l’ancien Directeur général de la SNEL, Vika di Phanzu, est intervenu pour dresser un tableau sombre du secteur énergétique en RDC alors que les faits prouvent que malgré les défis qui restent énormes, il y a une certaine dynamique dans ce secteur notamment depuis sa libéralisation en 2014.

Selon l’ancien DG de la Snel, Vika di Phanzu, de 1986 à 2024, seules 2 centrales ont été construites : Zongo2 et Busanga, donnant un total d’environ 400 Mw et pourtant rien que le Katanga le déficit est de +2000Mw. Seulement, les faits contredisent lamentablement cette allégation, venue pourtant d’un expert du secteur.

En effet, depuis la libéralisation du secteur de l’énergie en RDC, il y a eu 10 nouvelles centrales construites aussi bien par l’Etat congolais que par les acteurs privés notamment SICOMINES, Kibali Gold, Virunga Energie et Energie du Nord Kivu (ENK). Ces acteurs ont construit ces 10 nouvelles centrales hydroélectriques dans les provinces du Kongo central (1), du Lualaba (1), du Haut Uélé (3) et dans la province du Nord Kivu (5).

Ainsi, nous avons :

- Sicomines : Busanga (240 MW)

- Gouvernement : Zongo 2 (150 MW)

- Kibali : Nzoro 1 et 2 et Azambi (44 MW)

- Virunga Energie : Mutwanga, Matebe, Luviro (29,1 MW)

- Energie du Nord Kivu : Ivugha, Talihya Nord (22,8 MW)

Cet ancien manager de la SNEL ne s’est pas arrêté là, il a également prétendu que des centrales hydroélectriques sont à l’arrêt en RDC. « Il est inconcevable d’avoir des centrales à l’arrêt, pendant que le pays souffre. Et pourtant, le secteur privé est prêt à les réparer, mais bloqué par certaines autorités. Il faut un électrochoc, peut être que Madame Suminwa pourrait le faire pour changer la donne », a-t-il dit devant les participants à la DRC Energy.

Ici aussi, les faits démontrent le contraire. A ce jour, la SNEL exploite 15 centrales hydroélectriques dont 13 sont en service présentement. Il y a d’abord une (01) centrale toute neuve, celle de Zongo 2 qui tourne en plein régime. Il y a également trois (03) centrales complètement réhabilitées : Nseke, Mwadingushasa et Sanga. L’on dénombre aussi présentement dix (10) centrales en réhabilitation-modernisation ou extension non sans oublier un projet de construction d’une nouvelle centrale, Tshopo 2.

En ce qui concerne les Centrales interconnectées dans la région Ouest :

A Inga 2, a un programme de réhabilitation est en cours avec 6 turbines sur 8 en service (dont 4 réhabilitées) ; 1 turbine en cours de réhabilitation (1er Trimestre 2025) ; et un Contrat signé pour la réhabilitation des 3 autres turbines; 

A Inga 1, il y a également un programme de réhabilitation qui est en cours avec 6 turbines sur 6 en service (dont 4 réhabilitées), un contrat a été signé pour la réhabilitation de la turbine 6;

A Zongo 2, centrale inaugurée en 2018, les 3 turbines sont en service;

A Zongo 1, il y a un programme de réhabilitation en cours avec 1 turbine sur 5 en service, 1 turbine en fiabilisation. Un Bureau d’études a été sélectionné pour la réhabilitation complète de la centrale;

A Sanga, cette centrale est réhabilitée avec 5 turbines sur 6 en service et 1 turbine en réhabilitation (AEMI);

A Mpozo 2,5 MW à Matadi, le programme de réhabilitation est en cours. Cette petite centrale de Mpozo est à l’arrêt depuis 2002; Un Bureau d’études a été sélectionné pour sa réhabilitation complète.

En ce qui concerne, les Centrales interconnectées de la Région Sud :

A Nseke, la centrale est réhabilitée avec 4 turbines sur 4 en service,

A Nzilo 1, en ce moment 3 turbines sur 4 sont en service;

1 turbine est en réparation et il y a un projet d’extension de la 5ème turbine;

A Mwadingusha, la centrale est réhabilitée avec 6 turbines sur 6 en service;

A Koni, les 3 turbines de cette centrale sont en service;

A Ruzizi 1, toutes les 4 turbines sont en service;

A Bendera, il y a un programme de réhabilitation qui est en cours avec 1 turbine sur 2 en service, 1 turbine en cours de réhabilitation et la 3ème turbine est en cours d’installation;

A Mobayi Mbongo, 1 turbine sur trois est en service, le financement est déjà mobilisé pour une turbine et il y a un projet d’extension de la centrale;

A Tshopo 1, le programme de réhabilitation est en cours avec 1 turbine sur 3 en service, 2 turbines en fiabilisation (financements ENABEL et FRIVAO). Ici, le financement est déjà mobilisé par le Ministère des Finances et un Bureau d’études sélectionné pour la réhabilitation complète.

A Tshopo 2, le financement est déjà mobilisé par le Ministère des Finances pour ce projet et un Bureau d’études a été sélectionné pour la réhabilitation complète;

Au regard de cet état des lieux l’on voit bien que des efforts sont fournis par l’actuel comité de gestion de la SNEL dirigé par le DG Fabrice Lusinde en termes de réhabilitation et de modernisation des centrales hydroélectriques de la RDC.

Une initiative innovante

Pour autant, il y a lieu de signaler également des initiatives comme la centrale photovoltaïque de Lumbwe (Fungurume). Près de 4.400 panneaux photovoltaïques de 550w sont installés sur ce site. La centrale est équipée d’un système de tracker qui permet aux panneaux de suivre le mouvement du soleil. Ceci permet d’augmenter la production de 15%. Dans sa phase initiale, elle produit déjà 3 Mw crête. En sa phase finale elle produira 48 Mw. Elle sera donc la première en Afrique centrale. Ce projet  de Kipay Energy du Congolais Éric Monga, est exécuté de bout en bout par les Congolais. 125 emplois ont été créés. Un transfert de technologie effectif a permis de créer une main d’œuvre locale prête à être utilisée dans les projets similaires.

Amédée Mwarabu

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