Le groupe de députés nationaux ayant effectué une mission de contrôle parlementaire à la Générale des carrières et des mines (Gécamines SA) fin mai, avec à sa tête le député John Kabeya Mbonda, a constaté « non sans regrets » la présence permanente des inspecteurs de l'IGF (Inspection générale des finances) dans cette entreprise du portefeuille de l'État.
« À ce jour, toutes les dépenses à la Gécamines SA sont subordonnées à l'autorisation préalable des inspecteurs de l'IGF, voire la paie du personnel », écrit la mission parlementaire dans son rapport.
Elle ajoute :
« L'Inspection générale des finances est devenue un service de consultation allant jusqu'à recommander la signature de certains contrats avec des tiers, dont le contrat Malabar ».
La mission parlementaire évoque également un « flou » autour du contrat signé entre la Gécamines et l'IGF, « qui devait porter sur le renforcement des capacités des agents et cadres de la Gécamines SA dans la procédure de passation des marchés publics et de négociation des contrats de participation ».
La présence des inspecteurs de l'IGF à la Gécamines avait déjà été à l'origine d'un bras de fer entre la Cour des comptes et l'IGF en 2024. En 2023, l'IGF avait effectué une mission de contrôle de 90 jours à la Gécamines, qui s'était transformée en mission de formation des agents et cadres de la Gécamines, moyennant des honoraires de 750 000 USD couvrant les prestations allant de novembre 2023 à février 2024, selon la Cour des comptes.
Plusieurs voix s'étaient élevées au sein de la société civile pour dénoncer cette pratique de l'IGF, contraire à ses missions. Le procureur général près la Cour des comptes dénonçait par ailleurs « une collusion entre le numéro 1 de l'IGF et le DG de la Gécamines, au détriment du Trésor public ».
Selon la Cour des comptes, l'ancien inspecteur général chef de service de l'IGF, Jules Alingete, aurait été « propriétaire d'un fiduciaire dont il détenait 54 % des parts, dirigé par son épouse, qui tenait les comptabilités des entreprises redevables d'impôts envers l'État (...) dont la Gécamines ».
Bruno Nsaka