Dans son rapport final de la mission effectuée à la Générale des carrières et des mines (Gécamines) fin mai 2025, la commission parlementaire dirigée par le député John Kabeya Mbonda révèle que la tension salariale entre les agents et la direction générale est « de loin supérieure à 400 % ».
Cela signifie que les écarts de rémunération entre les hauts cadres et les employés moyens sont extrêmement élevés, un haut cadre percevant jusqu'à près de cinq fois le salaire d'un ouvrier moyen.
« Il a été observé une hausse constante des principaux postes de charges décaissables, alors que le social des travailleurs, la prospection géologique et la production ne bénéficient pas d'allocations financières conséquentes », souligne le rapport.
Ne pas investir dans la prospection pourrait conduire à la baisse de production et conduire vers la faillite de l’entreprise à long terme, autant que la marginalisation d’un groupe des employés pourrait conduire à des tensions sociales et à des grèves au sein de l’entreprise.
La commission parlementaire constate également une faible affectation des fonds à l'amélioration des conditions de vie des employés, la majeure partie de l'argent étant allouée au fonctionnement de l'entreprise.
« Avec un effectif de 5 776 agents et cadres au 31 mars 2025, la mission parlementaire a retenu des responsables de la Gécamines SA que l'enveloppe globale mensuelle pour son fonctionnement s'élève à environ 30 millions de dollars américains. Sur ces 30 millions de dollars, l'enveloppe salariale mensuelle oscille entre 6 263 208 USD et 7 794 099 USD », peut-on lire dans le rapport.
Par ailleurs, les frais de fonctionnement de la direction générale de janvier à août 2024 ont atteint 59 millions de dollars américains, contre 46 millions de dollars pour la masse salariale de l'ensemble du personnel sur la même période, précise le rapport.
« Aussi, la direction générale a-t-elle pris une décision désastreuse d'accroître sa dotation à chaque augmentation des ressources de participation », déplore la commission parlementaire.
Bruno Nsaka