Réunis au Centre financier de Kinshasa, les membres de la Troïka politique et la mission du Fonds monétaire international (FMI) ont tenu, jeudi 4 septembre 2025, une rencontre cruciale orientée sur la préparation de la deuxième revue du programme conclu entre la RDC et l’institution de Bretton Woods.
Présidée par le vice-Premier ministre en charge du Budget, Adolphe Muzito, et le ministre des Finances, Doudou Fwamba, en présence de leurs adjoints respectifs, ainsi que du gouverneur de la Banque centrale du Congo, André Wameso, la réunion a permis de dresser un état des lieux des engagements tenus et de dégager les perspectives en vue de la prochaine étape prévue pour octobre.
Après une première revue estimée à 261 millions de dollars, la deuxième étape du programme présente des enjeux financiers majeurs. En plus d’un nouveau décaissement attendu dans le cadre de la facilité élargie de crédits, soit une enveloppe de 261 millions de dollars, le gouvernement table également sur la facilité pour la résilience et la durabilité, pouvant générer près de 300 millions de dollars supplémentaires.
À la clé, plus de 500 millions de dollars potentiels d’ici la fin de l’année pour les finances publiques et la mise en œuvre des projets de développement. Prenant parole, le ministre des Finances a articlé son intervention autour des performances économiques réalisées par le gouvernement, faisant état d’une croissance provisoire de 6,3 %, une inflation maîtrisée à 7,8 % d’ici fin de l’année ; une dépréciation contenue du franc congolais, soit de 0,3 %, ainsi qu’une progression des recettes domestiques malgré une hausse des dépenses sécuritaires.
Son intervention a également porté sur des dossiers structurants, notamment la réforme des finances publiques, avec l’opérationnalisation de la DGTCP, la mise en œuvre du Compte unique du Trésor et la déconcentration de la fonction d’ordonnancement. Doudou Fwamba a également fait mention de l’émission en eurobonds vendredi 22 août dernier par le gouvernement estimés à 1,5 milliards de dollars américains.
Pour Félicien Mulenda, coordonnateur du comité technique des réformes, cette rencontre « va permettre au pays d’avoir plus de moyens dans sa politique afin d’exécuter beaucoup de projets de développement ».
Malgré le contexte sécuritaire et économique préoccupant, la RDC a respecté la majorité de ses engagements avec le FMI, selon le directeur de cabinet du ministre des Finances, Alain Malata. Celui-ci a réaffirmé « la volonté du gouvernement de poursuivre avec les différentes réformes retenues, afin de maintenir un cadre macroéconomique stable et solide ».
Pour le FMI, l’enjeu reste d’accompagner le Congo dans son programme de financement, avec un accent sur l’accroissement des dépenses en infrastructures, moteur attendu d’une capacité productive plus élevée et d’une croissance économique soutenue. Dans une récente sortie, l’ancien conseiller du ministère des Finances en charge de la Trésorerie, actuellement député national Flory Mapamboli, a appelé le gouvernement à développer des partenariats publics-privés, ainsi que les contrats de type BOT (Build-Operate-Transfer) pour relever le défi des infrastructures, à défaut d’augmenter dangereusement le déficit et la dette publique vu le gigantesque besoin en infrastructures au pays.
Jean-Baptiste Leni