Après son retour de Washington où il a été convié à prendre part aux assemblées générales du Fonds monétaire international et de Banque mondiale, le ministre des Finances, Doudou Fwamba, a présidé ce lundi 27 octobre 2025 à Kinshasa la séance d’ouverture de la troïka politique consacrée à la mission du Fonds monétaire international (FMI) pour la deuxième revue du Programme appuyé par la Facilité Élargie de Crédit (FEC). Cette réunion intervient dans la continuité des échanges amorcés lors des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale à Washington.
« Cette réunion, c’est la suite de discussions qui ont commencé depuis Washington dans le cadre des assemblées annuelles de Fonds monétaire international et la Banque mondiale, déjà son excellence le ministre de finances qui a conduit la délégation de la RDC a eu les premiers entretiens avec la mission du Fonds monétaire international, qui est arrivé au pays pour poursuivre les discussions dans le cadre de la deuxième revue de ce programme. Cette mission a commencé par Lubumbashi pour s’imprégner du fonctionnement du secteur minier, qui compte beaucoup dans le cadre de notre économie, surtout pour les recettes de l’Etat. Après Lubumbashi, la mission est venue rencontrer les autorités de la troïka politique pour faire le point sur de principaux engagements, qui ont été pris pour permettre la conclusion de cette revue », a fait savoir Félicien Mulenda, le coordonnateur du Comité technique de suivi des réformes
Il a poursuivi,
« Comme vous le savez, chaque six mois, la mission de FMI vient faire la revue du programme, c’est-à-dire passer en revue tous les engagements qui avaient été convenus avec le gouvernement pour voir s’ils sont réalisés et a l’issue de cette revue, la mission va valider et débourser. C’est cet exercice qui vient de commencer aujourd’hui, donc c’est la première réunion du lancement où la mission a fait une revue avec les autorités d’abord sur l’exécution du budget 2025, il a été constaté que nous sommes justement en phase avec les prévisions tant en termes de recettes que des dépenses pour essayer de compenser la perte de recettes »
En présence du Chef de mission du FMI, Calixte Ahokposi, les discussions ont en clair porté sur plusieurs volets essentiels, tels que l’exécution du budget 2025 et les perspectives à fin décembre, la préparation du budget 2026, la gestion des dépenses prioritaires, la mise en œuvre des réformes de gestion des finances publiques, ainsi que la coordination entre les politiques budgétaire et monétaire.
D’après le CTR, la mission a noté que les performances budgétaires 2025 sont globalement conformes aux prévisions, tant en termes de recettes que de dépenses. Elle s’est également penchée sur les réformes dans le secteur des finances publiques, essentielles pour l’appui budgétaire attendu dans le cadre du FEC, dont une partie est destinée au financement des infrastructures publiques.
Il faut rappeler qu'au mois de septembre, la mission s'était déjà déployé à Kinshasa, et avait rencontré plusieurs membres du gouvernement en vue de s'imprégner de la mise en oeuvre des réformes engagées. Au cours de ce passage, elle avait fixé le decaissement de la deuxième revue en octobre, ce qui n'est fait jusque-là.
Sur le plan macroéconomique, la mission a salué les efforts du pays pour renforcer ses réserves de change, actuellement proches de 2,9 mois de couverture des importations, un niveau jugé conforme aux standards pour les pays en développement. Elle a également abordé la gestion de la dette intérieure et extérieure, relevant que la dette publique de la RDC représente environ 17 % du PIB, bien en deçà du seuil critique observé dans plusieurs économies africaines.
« La mission a essayé également de s’intéresser de ce qui en est de reformes qui étaient prévues dans le secteur de finances publiques qui vont conditionner l’appui budgétaire que nous attendons, parce que vous savez pour la première fois le gouvernement a sollicité et obtenu une partie de décaissement au titre de facilité élargie de crédit pour qu’il soit orienté vers le budget de l’Etat pour financer les infrastructures, et donc par rapport à ça, il y avait de conditionnalités de préalables. La mission s’est intéressée à savoir si ces préalables sont remplis, et effectivement les points qui ont été faits démontrent qu’en ce qui concerne essentiellement la gestion de finances publiques, ces préalables ont été remplis ou les derniers sont en voie de l’être », a-t-il expliqué.
A lui d’ajouter,
« La mission a également fait une présentation sur l’importance de réserve de change, ce qu’on appelle les réserves internationales, et que tout pays doit se prévenir contre les risques en faisant en sorte qu’il garde énormément des devises à la banque centrale, la moyenne tolérée pour les pays en développement comme nous est de 3 mois de couverture d’importation, la RDC est à peu près 2,9 mois, donc nous sommes dans le bon, elle nous encourage encore d’aller davantage. Enfin la mission a fait une présentation sur la gestion de la dette intérieure, sur ce plan, le ministre a rassuré que nos indicateurs sont très bons, et par rapport aux normes internationales, nous avons une dette globale de 17% de PIB, alors que pas très loin de nous, en Afrique, il y en a qui sont en 50 ou 60 ».
Le gouvernement de son côté, représenté par Doudou Fwamba, a salué la collaboration continue avec le FMI. Il a réaffirmé la volonté du gouvernement de poursuivre les réformes structurelles et de respecter les engagements pris dans le cadre des programmes Facilité Elargie du Crédit et facilité pour la résilience et durabilité, en vue de consolider la stabilité macroéconomique et de transformer les acquis économiques en progrès social tangible.
Jean-Baptiste Leni