Dans une note d’analyse partagée ce mardi 9 décembre 2025 et consultée par Deskeco, le Centre de recherches en finances publiques et développement local (Crefdl) révèle qu’en 2024, 32,89 % des dépenses ont été payées sans ordonnancement préalable, ce qui constitue un non-respect de la procédure de la loi de 2011 relative aux finances publiques.
Le Crefdl, qui dit se baser sur le rapport général de la Cour des Comptes sur le contrôle de l’exécution de la loi de finances rectificative 2024 transmis au Parlement, indique que « sur l’ensemble des dépenses du budget général de 11 milliards $, 7,70 milliards $ ont été ordonnancés avant le paiement, alors que 3,77 milliards $ l’ont été sans ordonnancement préalable. »
« À cela s’ajoutent les dépenses de l’ordre de 1,81 milliard USD payées en procédure d’urgence, en marge de celles de la défense, de la sécurité, de l’intervention humanitaire et des catastrophes naturelles », renseigne la note d’analyse.
Qui précise :
« Le total des dépenses payées sans respect des procédures standard est évalué à 48,69 % en raison de 32,89 % payées sans ordonnancement préalable et 15,80 % exécutées en mode d’urgence ».
Et pourtant, selon l’article 90 de la loi de 2011 relative aux finances publiques, les dépenses de l’État doivent respecter les quatre étapes du circuit normal, à savoir l’engagement, la liquidation, l’ordonnancement et le paiement. Par l’engagement, le pouvoir central, à travers ses services et institutions attitrés, crée ou constate un besoin qui nécessite une dépense.
À travers la liquidation, on passe à l’analyse de la disponibilité des fonds et on arrête le montant exact de la dépense. L’ordonnancement, très essentiel, est un ordre administratif au caissier concerné de payer ce qui a été sollicité par le pouvoir central. Le paiement, enfin, est la libération des fonds.