Réunis ce jeudi 20 mars 2025, Journée internationale de la Francophonie, les membres du groupe des ambassadeurs francophones en République démocratique du Congo expriment leur vive préoccupation face à la rapide dégradation sécuritaire observée depuis le début de l'année dans l'Est du pays, en raison de l'offensive menée par le mouvement du 23 mars (M23), avec le soutien de la force de défense rwandaise. Dans une déclaration faite à cette occasion, ces diplomates francophones appellent à un cessez-le-feu immédiat et encouragent la résolution des questions plus profondes, à l'instar de l'exploitation et de l'exportation illégale des ressources naturelles, notamment vers les pays voisins, au travers d'instruments de traçabilité au niveau régional.
"Nous appelons à la cessation immédiate des hostilités, au retrait du M23 de toutes les zones qu'il occupe illégalement et au démantèlement des administrations parallèles illégitimes qu'il a mises en place", a-t-on lu dans la déclaration lue par l'ambassadeur suisse en RDC, Chasper Sarott.
Dans ce document parvenu ce jeudi 20 mars à DESKECO.COM, ces ambassadeurs demandent également aux forces de défense de tous pays tiers non invités "de cesser tout soutien aux groupes armés rebelles précités et de se retirer immédiatement et sans condition du territoire congolais".
Ces diplomates exigent aussi "la fin des attaques contre les civils, les personnels humanitaires et les personnels des Nations Unies".
Ils disent soutenir les efforts diplomatiques déployés par la SADC, l'EAC, l'Angola et réaffirment le rôle essentiel des processus de Luanda et de Nairobi. Les ambassadeurs francophones appellent à la mise en place urgente d'un cessez-le-feu préalable à des pourparlers sincères entre la République démocratique du Congo et le Rwanda pour son soutien au M23.
Reprendre le dialogue
"Nous encourageons, dans ce sens, les deux pays à reprendre le dialogue afin de parvenir à un règlement durable et pacifique d'un conflit qui n'a que trop endeuillé la population congolaise et qui porte en lui de sérieux risques de déstabilisation de toute la région des Grands Lacs", ont-ils déclaré.
Dans la même déclaration, les ambassadeurs francophones encouragent également "la résolution des questions plus profondes, à l'instar de l'exploitation et de l'exportation illégale des ressources naturelles, notamment vers les pays voisins, au travers d'instruments de traçabilité au niveau régional".
Ils réitèrent leur soutien à la population congolaise, première victime de ce conflit.
"Nous sommes unis, tant pour notre attachement à la langue française que par le lien particulier que nous entretenons avec la République démocratique du Congo, pays francophone le plus peuplé au monde et aux potentialités culturelles, géostratégiques et économiques immenses. Alors que le pays fait actuellement face à une violation de sa souveraineté par le Rwanda, nous réaffirmons notre attachement à l'indépendance et à l'intégrité territoriale de tout pays francophone et de la République démocratique du Congo en particulier. Nous attachons la plus grande importance au respect de ce principe", ont-ils affirmé.
Bienvenu Ipan
