Dans une interview accordée ce mercredi 19 mars au journal français Le Figaro, Félix Tshisekedi, président de la RDC, a salué les récentes sanctions imposées par l’Union européenne à certains responsables du groupe rebelle M23 et de l’armée rwandaise (RDF) actifs dans la prise et l’occupation illégales des territoires, ainsi que dans l’exploitation illicite des ressources minières de la RDC.
« Comment peut-on accepter que certains achètent les matières stratégiques que le Rwanda vient piller chez nous, au prix du sang ? », s’est interrogé Félix Tshisekedi, qui a ajouté :
« C’est pour cela que je salue la décision de l’Union européenne de prendre des sanctions contre des militaires rwandais et des cadres du mouvement violent M23. Ces mesures viennent s’ajouter à celles prises par d’autres pays partenaires comme la Grande-Bretagne, le Canada et les États-Unis. Elles confirment qu’indubitablement l’agresseur de la RDC s’appelle le Rwanda ».
Dans un communiqué rendu public lundi 17 mars dernier, le gouvernement de la RDC, par la voix de son porte-parole Patrick Muyaya, avait déjà dit accueillir « favorablement » l'imposition de ces nouvelles sanctions à l'encontre de quelques gradés des Forces rwandaises de défense (RDF), des entités économiques et des cadres du « groupe terroriste » M23.
Les sanctions européennes à l’encontre du Rwanda touchent notamment Francis Kamanzi, directeur du Rwanda Mines, Petroleum and Gas Board (RMB). Il est accusé d’être « responsable du commerce des minerais extraits illégalement de la RDC et acheminés vers le Rwanda pour être vendus sur les marchés internationaux ».
D’autre part, Gasabo Gold Refinery, une société basée à Kigali et l’unique raffinerie d’or au Rwanda, accusée « de traiter et de blanchir l’or extrait illégalement de l’est de la RDC », a elle aussi été sanctionnée. Selon l’UE, le raffinage de cet or alimente le financement du conflit et profite à l’économie rwandaise au détriment de la RDC.
Les sanctions contre cette raffinerie pourraient faire perdre 817 millions USD de recettes au Rwanda, selon Godé Mpoyi, professeur d’économie et député national en RDC.
Bruno Nsaka
