Dans un communiqué largement partagé ce lundi 06 janvier 2024, André Claudel Lubaya, opposant du régime de Kinshasa et député national honoraire, indique avoir rencontré l’ancien président de la RDC, devenu lui aussi opposant, les 16 et 17 décembre dernier à Addis-Abeba, en Éthiopie. Selon ce communiqué, les deux personnalités ont fait un « constat alarmant » au pays, « empreint de gravité ».
Ils évoquent notamment l'insécurité généralisée, des millions de Congolais déplacés par la guerre et en errance, la misère grandissante, l'inflation galopante, la montée du chômage et du désespoir. Ils regrettent par ailleurs l’inaction du président Félix Tshisekedi qui, selon eux, au lieu de travailler pour apporter des solutions à cette situation, contribue à son aggravation.
« Le président sortant, Monsieur Félix Tshisekedi, (a) fait le choix de diviser davantage notre Nation par des propos dénués de sens et par des discours incendiaires sur fond de mensonges, manipulations, injures publiques et diabolisation. Devenu l’épicentre des incertitudes de notre Nation, sa conduite des affaires publiques est un poison pour la paix, la stabilité, l’unité nationale et le vivre ensemble. Il porte en lui, les germes du chaos », font-ils observer.
Ils affichent également leur opposition au projet de changement de constitution amorcé par le président Félix Tshisekedi et son camp.
« L’interprétation hérétique qu’il fait de la Constitution parallèlement à son funeste projet de créer une commission ad hoc au service de son ambition personnelle révèle sa tentation de braver l’interdit. Il s’agit d’un coup d’état constitutionnel dont lui seul portera la responsabilité », précisent Kabila et Lubaya.
Ces dernières semaines, plusieurs figures de l’opposition font bloc et critiquent la gouvernance du pays par le président Félix Tshisekedi, ainsi que son projet de changement de la constitution. Le 26 décembre 2024, Joseph Kabila avait eu un tête-à-tête avec Moïse Katumbi, ancien gouverneur du Katanga et opposant au régime de Félix Tshisekedi, toujours à Addis-Abeba. Les deux figures politiques avaient conjointement exprimé leurs préoccupations face à la crise multidimensionnelle qui secoue la RDC, touchant la politique, la sécurité et l’économie.
Début décembre, Moïse Katumbi avait déjà rencontré Martin Fayulu, président de l’Engagement pour la citoyenneté et le développement (ECIDE), à Genval, en Belgique, pour un tête-à-tête d’une heure et demie. Cette rencontre, bien que tenue dans la discrétion, avait marqué une étape dans les efforts de l’opposition pour formaliser une coalition contre le projet controversé de révision constitutionnelle souhaité par le président Félix Tshisekedi.
Lors de son message des vœux de fin d’année, lundi 30 décembre 2024, Martin Fayulu avait décrit une situation économique et politique inquiétante au pays, caractérisée notamment par le détournement des deniers publics et la corruption.
Bruno Nsaka
