Le gouvernement envisage lancer des appels d'offres pour l’exploitation locale des 16 blocs pétroliers et 3 blocs gaziers en vue de réduire la dépendance extérieure dans le secteur des hydrocarbures. Les conséquences de la crise Russo-ukrainienne se fait sentir en Afrique. La République Démocratique du Congo n'est pas dur tout épargnée. L’effet est fortement ressenti depuis le week-end dernier à Kinshasa où plusieurs stations-service n’ont pas vendu de carburant lundi et mardi.
Alors que la RDC compte plusieurs gisements de pétrole, l'exploitation de ces endroits riches en or noir peine.
En effet, le ministre en charge des Hydrocarbures Didier Budimbu a annoncé, au cours d'un point de presse conjoint avec le ministre des Finances et le porte-parole du gouvernement, que la RDC va lancer des appels d'offres pour l’exploitation des 16 blocs pétroliers et 3 blocs gaziers.
“Sur les 100% des hydrocarbures dans notre pays, seulement 4,5 % sont exploités et 95,5% jusqu'à ce jour sont encore sous le sol. Pour exploiter, ça demande beaucoup d'argent. Nous ne sommes pas en mesure de raffiner la quantité de pétrole sur place et puis si nous raffinons, nous allons travailler en perte, le mieux est d'acheter à l'extérieur. Pour pouvoir régler cette situation, nous allons lancer les appels d'offres, ceux qui ont des moyens vont choisir des blocs et nous allons signer ce qu'on appelle de CPP (contrat de partage de production) à partir de ça l'État aura des moyens financiers et il y aura production et cela peut nous permettre de nous lancer aussi au raffinage. Nous allons mettre 16 blocs pétroliers et 3 blocs gaziers”, a annoncé Didier Budimbu au cours d’un point de presse.
Pour mieux mener ce combat de redressement du secteur des Hydrocarbures en RDC, le gouvernement envisage aussi redynamiser la Société congolaise des industries de raffinerie (SOCIR).
"À l'époque, SOCIR était là pour le raffinage mais aujourd'hui elle n'est plus en mesure de le faire faute de la faible production interne, elle s'est beaucoup concentrée à la logistique. Lorsque les navires arrivent avec des produits, c'est elle qui s'occupe des navires et fait le stockage jusqu' à la livraison depuis Matadi, Ango Ango dans la province du Kongo Central via SEP Congo”, a-t-il ajouté.
Concernant le prix à la pompe, Didier Budimbu a indiqué que l'Etat congolais débourse chaque mois plus de 32 millions USD afin de maintenir le prix d'un litre dans les alentours de 2000 FC.
Le patron des Hydrocarbures a rassuré sur l'existence des stocks pouvant desservir le pays pendant 3 mois. Un bateau de 25 000 tonnes métriques se trouve déjà à Ango-Ango et un autre bateau va s'ajouter. Une nouvelle qui apaise les esprits.
Jordan MAYENIKINI
