Réhabilitation de la centrale de Budana: une opportunité pour relancer l’économie de l’Ituri

PAR Deskeco - 06 mar 2019 10:09, Dans Actualités

La centrale hydroélectrique de Budana, dans la province de l’Ituri est une branche de la société minière de Kilo-Moto. Sa construction a été achevée en 1946. Elle est située à 12 Km dans la partie ouest de la ville de Bunia et installée sur la Chute Mapanzu de la rivière Shari. Sa vocation consiste à alimenter la société minière de Kilo Moto, avec une capacité énergétique de 12,5 Mw. Dans sa gestion, des privés comme des publics se sont impliqués.

Cette centrale hydroélectrique a joué un rôle important dans l’économie de l’Ituri et celle du Haut-Uélé et desservait toutes les installations de la SOKIMO. En 2010, un plan de relance chiffré à 12 millions de USD avait été remis à Joseph Kabila, lors de sa visite à Bunia.

Perde de la capacité

En 1988, la machine principale qui fournissait 6,5 Mw était en arrêt suite à une panne grave de son alternateur. Cette situation a eu un impact considérable et la capacité de la centrale hydroélectrique a connu une diminution jusqu’à 5,6 Mw, environ la moitié de sa puissance initiale.

Depuis, la centrale hydroélectrique de Budana peine à se revêtir d’une nouvelle robe. Vole de câble électrique ci, dont le montant est estimé à 150.000 USD ; l’inefficacité des dirigeants et le détournement des fonds destinés à sa réhabilitation par là.

Tentatives de remise à niveau

Entre 1990 et 2003, plusieurs tentatives de remise à niveau ont été effectué. D’abord par la banque africaine de développement (BAD) dans le but de la relance des activités de SOKIMO, ensuite par la SOKIMO elle-même. Le montant alloué pour cette réhabilitation n’est disponible. Du coup la capacité énergétique a baissé à 0 Mw.

En 2015, Monbwalu Goldmines (Ex-AGK) met 750 000 USD pour la réhabilitation de deux alternateurs et non les turbines hydrauliques. Chacun avec une capacité de 3,5 Mw dans le but d’atteindre une fourniture maximale de 1,7 Mw et 2,4 Mw et alimenter la ville de Bunia ainsi que la commune rurale de Mongbwalu. Les fils et poteaux sont remis à l'État, l’électricité rétablie après une coupure de 30 mois.

En 2016, SOKIMO réhabilite sur fonds propres la ligne électrique aérienne entre Bunia et Nizi. C’était à partir des centrales hydroélectriques Soleniama I et II jusqu’à son usine modulaire de traitement d’or de puissance de 138,4 Kw, sur une longueur de 36 000 mètres. Cette réhabilitation a permis de produire un lingot d’or de 2,4 kg. Mais, le montant de ces travaux n’est jamais révélé ni la consommation exacte de l’énergie par la population.

En 2017, la SOKIMO finance à hauteur de 150.000 USD la ligne de bouchage Hoho pour renforcer l’électrification de deux quartiers de la ville de Bunia, avec une puissance de 400 Kw. Même en 2018, SOKIMO a tenté de nouveau une réhabilitation partielle sans y parvenir.

Une étude du cadre de concertation de la société civile de l’Ituri renseigne que ces difficultés se justifient par sa nature juridique en tant que branche de la SOKIMO, qui est en difficulté de mobiliser les moyens financiers d’abord pour ses propres activités, et par extension pour l’opérationnalité de la centrale hydroélectrique de Budana sous sa gestion.

Il est important pour le chef de l’Etat de prendre des mesures pour la séparation de la gestion de SOKIMO à celle de l’électrokimo, tout en le confiant à une entité privée, souligne un opérateur économique de la région. Cette centrale hydroélectrique a la capacité de servir environ 1 million d’habitants et plusieurs sociétés minières installées dans la région.

A ces jours, malgré diverses interventions dans la réhabilitation du site et des lignes de Budana, celle-ci n’est pas en mesure de répondre de manière satisfaisante aux besoins en énergie électrique. Et les agents accusent 80 mois d’arriéré de salaire.

Valery M

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