La fermeture, le 13 mars dernier, de la société américaine Alphamin à Walikale, dans la province du Nord-Kivu, a considérablement réduit l'offre d'étain sur le marché mondial. Cette société exploitait l'une des plus grandes réserves de cet important produit minier en République démocratique du Congo (RDC), l'un des principaux producteurs d'étain à l'échelle mondiale.
La RDC représente environ 8 % de l'offre mondiale d'étain, et l'arrêt de l'exportation de ce métal a entraîné une hausse significative de son prix, qui est passé de 25 175 USD à la fin décembre 2023 à 32 640 USD la tonne à la fin 2024. Actuellement, il se vend à 35 000 USD la tonne sur le marché mondial, selon les dernières données de l'ITA (International Tin Association).
Cette augmentation continue est principalement due à l'insécurité croissante dans l'est de la RDC, une région riche en ressources minières, mais aussi particulièrement vulnérable aux conflits armés entretenus par le Rwanda à travers son soutien à la rébellion du M23.
« Le conflit en cours constitue une menace pour les zones d'approvisionnement clés et les routes essentielles au commerce des concentrés d'étain. On peut s'attendre à des retards au fur et à mesure que les cargaisons de minerais sont redirigées vers le nord et le sud, loin des zones contrôlées par les rebelles », prévenait déjà l'ITA en 2024.
L'étain, essentiel dans les industries de la technologie, notamment pour les soudures, voit sa hausse de prix potentiellement se répercuter sur le coût des produits électroniques.
L'International Tin Association (ITA) a exprimé ses préoccupations, en soulignant que 16 % de l'approvisionnement mondial en étain est désormais sous contrainte, en raison de l'instabilité dans l'est de la RDC. De plus, la situation est exacerbée par la suspension des exportations d'étain en Birmanie.
La Chine, qui est un consommateur majeur d'étain pour ses industries technologiques, est particulièrement affectée par cette pénurie.
Jean-Baptiste Leni
