Le président du Conseil commercial Afrique-États-Unis (A-USA Business Council), Aaron Poynton, qui dirige le bureau de Washington, annonce une visite prochaine des autorités congolaises pour des discussions de collaboration entre les États-Unis et la RDC sur les minéraux stratégiques.
Il l'a fait savoir dans une correspondance adressée à Chris Smith, président de la sous-commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants chargée de l'Afrique, qui a récemment présidé une conférence sur le thème : « Métaux, minéraux et exploitation minière : comment le PCC alimente les conflits et l'exploitation en Afrique ».
« Cette visite représente une opportunité unique de concrétiser des engagements qui pourraient redéfinir l'engagement américain dans la région », peut-on lire dans la correspondance.
Ainsi, il plaide pour une rencontre entre ces autorités congolaises et Chris Smith afin d'établir des modalités pouvant garantir « une extraction minière responsable, le renforcement des partenariats économiques et l'amélioration de la sécurité nationale américaine ».
Pour Aaron Poynton, ces échanges - qui pourront ultérieurement impliquer le président de la RDC Félix Tshisekedi - pourraient permettre notamment de mettre en place « les moyens d'aligner les efforts des deux pays pour promouvoir les intérêts stratégiques des États-Unis en RDC ».
Les discussions pourront également aborder « la manière dont les entreprises, décideurs politiques et leaders américains peuvent collaborer pour contrer l'influence chinoise et garantir un développement équitable et durable dans la région », précise la correspondance.
« Les États-Unis doivent jouer un rôle plus actif en RDC et dans d'autres pays africains riches en ressources, afin de garantir une extraction minière responsable, de renforcer les partenariats économiques et d'améliorer la sécurité nationale américaine », indique le document.
Dans un témoignage accablant contre l'exploitation minière chinoise en RDC, Joseph Mulala Nguramo, chercheur senior non résident à l'Atlantic Council (une organisation américaine spécialisée dans les questions économiques, l'amélioration du climat des affaires et les relations internationales), avait accusé la Chine d'exploiter les ressources minières africaines en s'appuyant sur la corruption, en violant les principes de bonne gouvernance et en bafouant les droits de l'homme.
Ce chercheur originaire de Goma, dans l'est de la RDC, en avait appelé aux États-Unis pour stopper les manœuvres chinoises.
« La stratégie nationale américaine pour contrer la Chine en Afrique devrait faire l'objet d'un consensus bipartisan, transcendant les administrations et les considérations à court terme », avait-il plaidé.
Si Joseph Mulala encourage les États-Unis à s'intéresser aux minerais congolais, l'administration Trump a annoncé il y a une semaine de nouvelles mesures visant à augmenter la production américaine de minéraux, y compris des minéraux critiques comme l'uranium, le cuivre, la potasse et l'or.
Le président américain justifie cette décision par les « graves » menaces permanentes pesant sur la sécurité et l'économie des États-Unis, en raison de leur « dépendance envers des puissances étrangères hostiles pour leur approvisionnement en minéraux ».
Bruno Nsaka