Dans sa cartographie du contexte national post-électoral en République démocratique du Congo (RDC) publiée en février 2025, la Synergie des missions d’observation citoyenne des élections (Symocel) note des tensions sociales pressantes et des contractions économiques, caractérisées notamment par la hausse des prix des produits de première nécessité, la faible desserte en énergie électrique et en eau potable.
« La gouvernance ne semble pas avoir répondu aux besoins sociaux des populations ni à leurs attentes au cours des derniers cycles électoraux. La redevabilité est au rabais, le taux de pauvreté augmente, la situation générale est morose. Avec l’accroissement démographique, la réponse en matière d’accès à des besoins sociaux de base de qualité reste très faible », regrette la Symocel.
Cette situation explique également l’inefficacité des services de transport en commun, **l’**insalubrité dans les grandes villes, ainsi que la détérioration et l’impraticabilité des routes de desserte agricole, entre autres.
« Ce constat s’observe sur quasiment l’ensemble du pays, avec des pics dans les provinces occupées par la rébellion et où sévissent des conflits de diverses formes », précise la Symocel.
Cette structure, qui affirme avoir analysé des rapports provenant de toutes les provinces de la RDC, indique par ailleurs que la montée des tensions sociales et économiques est plus perceptible dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Tanganyika, du Kwilu et de la Tshopo, à hauteur de 8 %.
« Le Maniema et le Kwango suivent avec 6 % des tendances générales. Kinshasa, une ville aux enjeux multiples, est confrontée à de nombreux défis qui en font une poudrière en sommeil », ajoute le document.
La Symocel, structure de la société civile très active dans l’observation électorale (avant, pendant et après les scrutins en RDC), estime que ce contexte post-électoral démontre que si les acteurs politiques avaient tenu compte des différentes observations émises par plusieurs missions, la situation ne serait pas aussi critique aujourd’hui, avec l’extension des zones d’influence des rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise dans l’Est du pays.
Bruno Nsaka
