Le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya Katembwe, a révélé ce jeudi 6 mars 2025 que "le front économique" constitue "la vraie raison" de la guerre injustement imposée à la RDC par le Rwanda et ses supplétifs du M23. Il a fait cette déclaration lors de son intervention au colloque sur la sauvegarde de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la République démocratique du Congo, organisé par son collègue, le ministre de l'Enseignement supérieur et universitaire, Marie-Thérèse Sombo Ayanne Safi Mukuna.
Le porte-parole du gouvernement a rappelé que cette guerre est menée sur plusieurs fronts. Sur le front militaire, le ministre Muyaya s'est félicité en ces termes : "Si nous n'avions pas de militaires braves, un commandant suprême qui ne sommeille pas, la situation serait plus grave."
Sur le front économique, qui est "la vraie raison de cette guerre", Patrick Muyaya a non seulement dénoncé, mais a aussi fait des révélations révoltantes : "La moitié du budget du Rwanda vient des activités de pillage des richesses de la RDC. Le Rwanda se présente comme un pays producteur d'or alors qu'il n'a pas de ressources minières dans son sous-sol. Ici, nous nous sommes levés contre cette exploitation illicite du Rwanda. Comme ils le font depuis 30 ans, ils comptent maintenir l'est de la RDC sous leur joug pour nous déstabiliser et profiter du pillage de nos ressources minières."
Pour le ministre Muyaya, ce colloque inaugure le front scientifique qui rejoint les autres fronts, à savoir médiatique, militaire, économique, spirituel et populaire.
Concernant le front diplomatique, le porte-parole du gouvernement a rappelé que le narratif du Rwanda repose sur trois mensonges.
"D'abord, ils disent qu'en RDC, il y a un discours de haine, et nous nous sommes attelés à détricoter ce discours mensonger. La meilleure réponse, c'est l'unité. Lorsque nous parlons du poison rwandais, c'est justement cette campagne qui vise à inoculer le venin de la division dans l'écosystème congolais. Dire que nous avons abandonné nos frères congolais réfugiés au Rwanda, c'est faux ; il y a plus de réfugiés rwandais au Congo que l'inverse", a indiqué l'homme du changement de narratif.
À l'en croire, "le dernier mensonge, c'est de dire que la RDC héberge des FDLR qui cherchent à déstabiliser le régime de Kigali. Un prétexte qu'il utilise depuis des décennies."
Sur le front médiatique, le ministre de la Communication et des Médias a indiqué : "Nous avons mis en place des arguments solides. Au terme des discussions de ce colloque, nous aurons un tableau de bord, des intellectuels qui vont venir sur le front médiatique et scientifique."
Le ministre Muyaya a souligné qu'il y a "un front plus grand qui regroupe à la fois le front spirituel et militaire ; c'est le front populaire. Car tous les Congolais, 100 millions que nous sommes, constituons une force contre l'ennemi. Nous avons tous un rôle à jouer."
À son tour, la ministre de l'Enseignement supérieur et universitaire, Marie-Thérèse Sombo Ayanne Safi Mukuna, a insisté sur la place des scientifiques dans la bataille que mènent tous les Congolais sous la conduite du chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
« Lorsque les savants sont appelés à raisonner scientifiquement, ils se fondent sur des événements, notamment des faits irréfutables, afin de démontrer la vérité par la pertinence et la cohésion de leurs appuis. Cependant, les mêmes faits sociaux peuvent aussi être interprétés par chacun d'entre nous, différemment, selon son engagement vis-à-vis de l'enjeu existentiel ou de la cause de l'enjeu. Il s'agit pour nous, tous rassemblés en ces lieux, de la survie de notre nation. C'est la patrie ou la mort, comme nous le déclarons, haut et fort. Cela étant, chaque savant congolais est désormais appelé à raisonner dans la perspective des changements de paradigmes adaptés au contexte actuel du pays. Des notoriétés publiques connues, toutes les inventions et découvertes au plan des connaissances scientifiques », a indiqué la ministre de l’ESU.
Quant à lui, le Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, qui représentait la Première ministre, a déclaré :
"Je crois que les scientifiques vont élaborer des stratégies en proposant des solutions concrètes et braves, qui garantiront la protection de notre territoire et l'amélioration de notre sécurité (...)".
Bienvenu Ipan