Malgré une enquête ouverte en 2017 par le parquet fédéral belge pour corruption, la société belge Semlex, à travers sa filiale congolaise Locosem, continue d’imprimer les passeports congolais, et ce, en dépit de la signature d’un nouveau contrat avec l’entreprise allemande Dermalog en décembre 2022. Ce contrat de 48 millions de dollars devait permettre à Dermalog de prendre le relais pour la production de passeports en République démocratique du Congo (RDC), selon des informations obtenues par Actualite.cd et ses partenaires, Lighthouse Reports, Le Soir et De Standaard.
Semlex, qui avait été choisie en 2015 pour une durée de cinq ans, n’a toujours pas cédé la production des passeports, bien que son contrat soit arrivé à expiration. Cette situation provisoire, qui dure maintenant depuis quatre ans, pourrait rapporter à l’entreprise belge plusieurs millions de dollars par an.
"Ce n’est pas légal parce que le premier contrat est arrivé à son terme et un autre fournisseur a été recruté conformément aux procédures", a expliqué Valéry Madianga, coordonnateur du Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREFDL), ajoutant que l'État congolais pourrait même être poursuivi pour non-exécution du nouveau contrat.
En 2023, Dermalog avait annoncé avoir signé un contrat pour la production de 40 000 carnets de passeports, mais à ce jour, Semlex continue de fournir les passeports, et Locosem aurait même commandé 200 000 nouveaux carnets.
Le ministère des Affaires étrangères congolais n’a pas répondu aux demandes d’interview concernant cette situation, tandis que les observateurs attendent toujours que l’accord avec Dermalog soit pleinement mis en œuvre.
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