RDC : Sele Yalaghuli harmonise les vues entre les régies financières et l'IGF en vue de maximiser la mobilisation des recettes

réunion sélé
PAR Deskeco - 07 aoû 2020 09:15, Dans Finances

Le Ministre des Finances, Sele Yalaghuli, a tenu le jeudi 6 août à son cabinet, une séance de travail avec les directeurs généraux des trois régies financières et l’Inspecteur général des finances, rapporte la Cellule de communication du ministère des Finances.

A travers cette réunion, l’argentier national tenait à harmoniser les vues entre ces institutions pour que les missions de contrôle lancées par l’Inspection Générale des Finances  (IGF) ne perturbent pas la machine de mobilisation des recettes au niveau de trois principales Régies financières de la République Démocratique du Congo, à savoir la Direction des Douanes et Accises (DGDA), la Direction Générale des Impôts (DGI) et la Direction Générale des Recettes administratives, Judiciaires, Domaniales et de Participations (DGRAD).

Ainsi, il a été question d’harmonisation des points de vue et de la mise au point sur la mission de l’IGF lui assignée par le Chef de l’Etat, Félix  Tshisekedi. Cette mission se résume essentiellement à l’accompagnement et l’encadrement des Régies financières de manière à « optimaliser la mobilisation des recettes publiques ». L’argentier national a ainsi rappelé que l’Inspecteur général des finances a reçu mission de veiller à la traçabilité des recettes et des dépenses de l’Etat, conformément aux lois et règles en la matière.

Cette séance de travail a eu également le mérite de dissiper des malentendus et d’éclairer des zones d’ombres sur le rôle exact de l’IGF. A cet effet, Sele Yalaghuli a soulevé les difficultés aussi bien endogènes qu’exogènes auxquelles sont confrontées les régies financières dans leur travail de mobilisation des recettes. Il a proposé à ce que des solutions idoines soient trouvées de manière à ce qu’il n’y ait aucune interférence dans le travail des uns et des autres.

« La mobilisation des recettes constitue une priorité pour le Chef de l’Etat, la mission de l’IGF devra donc se dérouler dans des conditions optimales afin qu’elle aboutisse sur des recommandations pertinentes dans le but d’améliorer le niveau de mobilisation », a fait remarquer Sele Yalaghuli qui insistait sur la nécessité pour les régies financières de travailler dans un climat apaisé afin de maximiser les recettes publiques.

Le gouvernement accuse des contraintes majeures de trésorerie due à une faible mobilisation des recettes publiques qui sont loin d’atteindre les prévisions. A fin juin 2020, les états de suivi budgétaire renseignent un niveau global de dépenses de l’ordre de 3 350 608 435 571 FC (1,718 milliard USD) contre les prévisions linéaires de 8 612 624 023 644 FC (4,416 milliards USD) au premier semestre 2020, soit un taux d’exécution de seulement 38,9% et un gap de 2,698 milliards USD dans les recettes qui étaient attendues.

Plus spécifiquement, en ressources internes, les dépenses publiques du gouvernement se sont élevées à 3 156 764 192 824 FC contre les prévisions linéaires de 7 435 923 385 994 FC, soit un taux de réalisation de 42,5%, au 30 juin 2020. Cette faible mobilisation se constate même chez les partenaires extérieurs de la République démocratique du Congo qui n’ont contribué au budget national à hauteur de 193 844 242 824 FC (99,407 millions USD au taux de 1950 FC le dollar américain) sur des prévisions linéaires de 1 176 700 637 650 FC (603,436 millions USD), soit un taux d’exécution d’à peine 16,5%, à fin juin 2020.

Rappelons que le Budget 2020 tel que voté au Parlement et promulgué par le président de la République s’élève à 18,545,2 milliards FC qui représentait environ 11 milliards USD au taux budgétaire annuel moyen de 1687 FC le dollar américain. Ce Budget est totalement dépassé à ce jour à cause de la faible mobilisation des recettes au premier semestre de l'année.

Pour le second semestre 2020, le Plan de trésorerie du  ministère des Finances plafonne les recettes fiscales et non fiscales à 3.674 milliards de FC contre des dépenses de 4.245 milliards de FC. Il en découle un déficit de 571 milliards de FC qui sera couvert par l’appui budgétaire à raison de 368 milliards FC et les produits de bons du trésor pour 201 milliards de FC.

Amédée Mwarabu

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