Le Directeur exécutif de la Ligue Congolaise de lutte contre la corruption (LICOCO), Ernest Mpararo, a réagi à la détention provisoire de Vital Kamerhe, directeur de cabinet du Chef de l’Etat, à la prison centrale de Makala après une audition, le mercredi 8 avril, au Parquet Général près la Cour d’appel de Kinshasa/Matete au sujet de la gestion du Programme de 100 jours. Il estime que l'heure a sonné pour que la justice congolaise prouve son indépendance et moralise la vie des politiques au pays.
« Nous, au niveau de la LICOCO, nous pensons que c’est une procédure normale. Ce sont des instructions judiciaires qui sont en cours. Effectivement, la justice montre, selon la constitution, qu’elle est en train de redevenir indépendante. C’est ce que nous avons toujours condamné à la justice. Et aujourd’hui, elle doit prouver son indépendance, moraliser la vie politique en RDC puisque ce sont les politiciens qui nous amènent à toutes les situations que nous vivons actuellement », a-t-il dit.
Toutefois, pour lui, le plus important c’est l’aboutissement de ce dossier.
« C’est qui est important, c’est l’aboutissement de la procédure, et non ce qui est fait aujourd’hui. Il est en détention aujourd’hui, demain on peut remarquer qu’il n’a rien fait, on le libère. Et ce n’est pas seulement le cas Kamerhe … il y a pas mal de dossiers qui ont été envoyés mais qui restent sans poursuite judiciaire. Il y a le dossier ONATRA, fibre optique etc. La procédure actuelle avec le dossier Kamerhe nous donne l’opportunité de rappeler toujours à la justice qu’il y a d’autres dossiers qui impliquent d’autres politiciens et dont la justice doit se saisir », a ajouté le Directeur exécutif de la LICOCO.
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Outre Kamerhe, Licoco pense qu’il y a aussi d’autres personnes, plus des politiciens qui devraient être interpellés toujours en rapport avec le dossier des 100 jours pour : « On peut arriver même à interpeller le Chef de l’Etat. Et s’il est impliqué, qu’allons-nous faire ? Puisque le dircab n’agit pas seul plutôt sur ordre du Chef de l’Etat. Et si le chef de l’Etat est interpellé, en ce moment c’est la Cour de cassation qui va intervenir. Et ça donne à ce que les politiciens puissent gérer les deniers publics comme un bien public et non personnel ».
Le directeur de cabinet du président de la République, Vital Kamerhe, a été mis en détention provisoire après son audition au Parquet Général de Matete dans le cadre de l'affaire liée au programme des 100 jours de Félix Tshisekedi.
Jordan Mayenikini