En marge de la Journée Internationale de Lutte contre la Corruption, célébrée chaque 9 décembre, l’APLC (Agence de prévention et de lutte contre la corruption) a organisé, ce mardi à Kinshasa, un atelier de réflexion à l’intention des étudiants de l’Académie des Beaux-Arts sur le thème retenu par les Nations Unies pour l’édition 2025, à savoir : « S’unir avec la Jeunesse contre la Corruption : Former l’intégrité de Demain ».
En présence de Théodore Kazadi, vice-ministre à l’Éducation nationale et à la Nouvelle citoyenneté ; de la Représentante de l’Ambassade du Royaume-Uni ; des partenaires techniques et financiers ; des organisations de la société civile ainsi que des étudiants de l’Académie des Beaux-Arts, le Coordonnateur de l’APLC, Victor-Michel Lessay, a indiqué que cet atelier vise à contribuer au renforcement de la culture de l’intégrité et de la participation citoyenne de la jeunesse congolaise, en offrant un cadre de réflexion, de sensibilisation et de dialogue sur la prévention et la lutte contre la corruption.
« Chers jeunes, former l’intégrité de demain, c’est commencer aujourd’hui par des gestes simples comme refuser de tricher à un examen, refuser de payer pour obtenir ce qui, pourtant, vous revient de droit. Aujourd’hui, la jeunesse détient une force unique : la force de dénoncer les faits de corruption et autres faits assimilés », a déclaré en substance le Coordonnateur de l’APLC.
Il a ajouté :
« Dans cette lutte essentielle pour la justice, la transparence et le développement durable, on s’aperçoit que ce fléau qui ne connaît ni frontière ni secteur n’est absolument pas une fatalité. C’est un comportement qui peut être refusé, corrigé et vaincu ».
M. Victor-Michel Lessay a soutenu que l’ensemble des mécanismes, des politiques, des lois et des actions destinées à prévenir, détecter et sanctionner les pratiques de corruption ont pour finalité de sensibiliser afin de réguler les pratiques corruptrices en RDC.
De son côté, la Représentante de l’Ambassade du Royaume-Uni a salué le travail fait par la RDC dans son combat contre la corruption. Elle a particulièrement encouragé la bonne gouvernance et la transparence dans le secteur minier.
« La lutte contre la corruption est un combat collectif. C’est un combat que nous ne pouvons gagner qu’ensemble, en travaillant avec les jeunes générations et en collaborant avec les partenaires internationaux », a dit Louise Benot.
Avant d’ajouter :
« La nouvelle stratégie du Royaume-Uni démontre notre engagement à travailler avec des partenaires, y compris la RDC, pour renforcer les capacités institutionnelles afin de lutter contre la corruption et les flux financiers illicites. En travaillant ensemble, gouvernement, société civile, jeunesse, nous pouvons bâtir un avenir fondé sur l’intégrité et la prospérité ».
Deux panels ont été organisés pour permettre aux participants d’échanger sur les problématiques liées à la lutte contre la corruption en RDC. Dans le premier panel, le vice-ministre à l’Éducation nationale, Théodore Kazadi, a exposé sur « L’impact de la corruption sur la jeunesse : rôle des acteurs œuvrant dans le secteur de l'Éducation ».
Le deuxième exposé du premier panel, fait par le chef des travaux Bertin Mushangalusha, représentant le DG de l’Académie des Beaux-Arts empêché, a porté sur « L’impact de la corruption sur la jeunesse : le rôle des acteurs œuvrant dans le secteur de la Jeunesse ».
Dans le deuxième panel, la Coordinatrice adjointe de l’APLC, Bénie-Laure KAMWIZIKU, a parlé du « Projet d’appui à l’intégration d’un module de lutte contre le Blanchiment de Capitaux et le Financement du Terrorisme dans le programme scolaire au niveau maternel, primaire, secondaire et universitaire en RDC », alors que Jules Kabangu du PNUD a traité de « L’impact de la corruption sur la jeunesse : rôle des acteurs œuvrant dans le secteur de prévention et de lutte contre la corruption ».
Il ressort de tous ces exposés la nécessité pour la RDC de placer la jeunesse au centre des priorités, en reconnaissant son rôle déterminant dans la construction d’un avenir plus juste, inclusif et durable. Il a aussi été souligné l’impératif d’investir dans la jeunesse en tant qu’actrice clé du développement, de la paix, de la cohésion sociale et de la transformation économique.
Étant donné que la corruption, entendue comme phénomène systémique, constitue l’un des principaux obstacles au développement social, économique et sécuritaire du pays, elle compromet directement l’avenir, les rêves et les aspirations de la jeunesse congolaise, en la privant d’un accès équitable à une éducation de qualité, à des opportunités décentes d’emploi, à des services de base, à des soins de santé universels et à une participation effective à la vie publique. C’est dans ce contexte que l’Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption a organisé cet atelier de réflexion.
Ces échanges ont permis d’offrir aux jeunes un espace d’expression et d’écoute mutuelle, leur permettant d’exposer leurs perceptions, leurs expériences et leurs propositions, tout en bénéficiant des éclairages des acteurs institutionnels et des partenaires œuvrant dans la prévention, la détection et la lutte contre la corruption.
Bienvenu Ipan