Partenariat RDC - Kobold Metals : Félix Tshisekedi dément toutes les accusations de prédation

Félix Tshisekedi, lors du discours sur l'état de la nation
Félix Tshisekedi, lors du discours sur l'état de la nation
PAR Deskeco - 23 sep 2025 12:23, Dans Mines

Le gouvernement congolais et l’entreprise Kobold Metals ont signé, depuis juillet dernier, un accord de principe portant sur l’exploitation minière en République Démocratique du Congo. Ce partenariat, souvent mal interprété, a suscité la diffusion de fausses images et de rumeurs sur les réseaux sociaux. En marge de la 80e session de l’Assemblée Générale des Nations Unies, ce lundi à New York, le Président Félix Tshisekedi a tenu à clarifier les choses. Il a affirmé que ce partenariat n’a rien d’un accord de prédation, mais constitue un modèle de coopération « gagnant-gagnant ».

« Ne voyez pas ce partenariat comme une prédation, ce n’est pas vrai. Bien sûr, ces partenariats ne sont pas toujours équilibrés, et c’est justement contre cela que je me suis levé. À mon arrivée, j’ai trouvé des accords où la RDC ne recevait que 20 ou 30 %, tandis que les investisseurs prenaient 70 à 80 %. J’ai exigé qu’ils soient rééquilibrés. Ce n’est pas facile car ce sont des contrats déjà signés, mais nous menons ce combat, contrat par contrat, signature par signature », tout en soulignant que, malgré l’injustice de certains contrats passés, ceux-ci prévoyaient tout de même des retombées pour les communautés locales. Malheureusement, ces dispositions n’ont souvent pas été respectées, ce qui, selon lui, relève avant tout de la responsabilité des autorités administratives congolaises.

Félix Tshisekedi a ensuite expliqué la mauvaise gestion des différents partenariats avec les étrangers avant son accession au pouvoir, et les responsables qui étaient à l’origine de ces manœuvres.

« Je vous parle de la période où mon prédécesseur était président. Il y a dans ces accords passés avec ces entreprises multinationales et autres qui viennent investir en RDC des clauses exigeant de ces entreprises de reverser une part de leurs bénéfices aux communautés locales. Maintenant, ce qui n’a pas été fait, c’est malheureusement le respect de ces clauses, et les responsables sont à plusieurs niveaux, jusqu’au niveau local, parce que vous trouverez des petits roitelets dans des coins reculés, chefs de communauté, chefs de groupement, de territoire, etc., qui perçoivent les sommes données par les entreprises en question mais qui ne les utilisent pas en bonne et due forme et qui les gardent pour eux. Dans ce cas, il y a plutôt une question de justice, d’enquête, d’audit pour savoir ce qu’on fait réellement de ces fonds versés par ces entreprises. C’est pour dire que ces clauses existent, mais elles ne sont pas appliquées partout », a-t-il ajouté.

Le chef de l’État congolais a par ailleurs déclaré qu’à l’avenir, tout partenaire qui investira en République Démocratique du Congo devra être satisfait de ses investissements, tout comme le pays hôte devra tirer des retombées positives, tant pour ses communautés locales que pour son économie nationale. C’est cette approche équilibrée qui guidera notre collaboration avec les États-Unis. Contrairement à certaines idées reçues, les États-Unis ne sont pas des prédateurs économiques. Nous l’avons affirmé clairement. Le moment venu, cet accord sera présenté en toute transparence, à la fois devant le Parlement congolais et le Congrès américain.

« Il s’agit d’un partenariat gagnant-gagnant, qui bénéficiera à la fois au peuple congolais et au peuple américain », a-t-il conclu.

Divine Mbala

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