Le nouveau rapport du groupe d’experts des Nations unies sur la situation dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) indique que les Forces de défense rwandaises (RDF) et les rebelles de l’AFC-M23 ont continué d’étendre leur contrôle sur les mines du Nord et du Sud-Kivu, afin de financer leurs activités militaires.
“L’AFC-M23, avec l’appui des RDF, a étendu son contrôle sur les sites miniers stratégiques dans le Sud-Kivu, consolidant l’accès aux ressources minérales, qui contribuent au financement de ses activités militaires”, peut-on lire dans le rapport.
Le rapport précise également que le mouvement rebelle a conservé le contrôle des principales zones d’extraction d’étain, de tantale et de tungstène (3T) autour de Lumbishi, Numbi et Nyabibwe, dans le territoire de Kalehe.
“Le 21 septembre, l’AFC/M23 a pris Nzibira, un centre stratégique de négoce de minerais dans le territoire de Walungu, qui sert également de point de transit pour les minerais provenant du territoire de Shabunda, en particulier la cassitérite et le coltan extraits des zones minières autour de Nzovu”, indique le rapport,
Qui ajoute :
“En raison de cette expansion, environ la moitié de la production de cassitérite et de coltan du Sud-Kivu, et plus des deux tiers de sa production de wolframite, proviennent désormais des territoires actuellement sous le contrôle de l’AFC/M23.”
Le même rapport note que l’essentiel de l’exploitation artisanale et semi-mécanisée de l’or dans le Sud-Kivu se concentre dans les territoires de Shabunda, Mwenga et Fizi, dans des zones contrôlées par les FARDC et les groupes Wazalendo.
“À l’inverse, le territoire sous contrôle de l’AFC/M23 dans la province comprend trois exploitations aurifères clés : un vaste site d’exploitation artisanale à Luhihi, dans le territoire de Kabare ; la mine de Twangiza dans le territoire de Mwenga ; et une exploitation minière semi-mécanisée près de Karhembo, dans le territoire de Walungu”, précise le document.
Ce rapport paraît dans un contexte où la RDC et le Rwanda ont signé les accords pour la paix et la prospérité le 4 décembre dernier à Washington DC, entre le président de la RDC, Félix Tshisekedi, et son homologue rwandais, Paul Kagame.
Sur le terrain, l’armée rwandaise continue de coordonner les opérations militaires dans l’avancée des rebelles vers la ville stratégique d’Uvira, frontalière de Bujumbura, capitale du Burundi. Cette avancée provoque la panique et des déplacements massifs de la population, accentuant la crise humanitaire dans la région.
