Selon le nouveau rapport des experts des Nations unies, le Rwanda s’est opposé à la création d’une commission d’enquête ad hoc par la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), dont le mandat est d’enquêter sur les cas de contrebande des minerais 3T (étain, tantale et tungstène) et de l’or entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda depuis 2022, d’examiner les chaînes d’approvisionnement en minerais entre les deux pays et de proposer des mesures contre les exportateurs ou les États membres.
En effet, « le Comité d’audit de la CIRGL avait proposé la création d’une commission d’enquête ad hoc pour mener des investigations sur des allégations de contrebande de minerais vers le Rwanda, suite à une requête de la RDC soumise au Secrétariat de la Conférence, recommandation approuvée lors de la réunion extraordinaire des ministres de la CIRGL chargés des Mines à Lusaka le 2 mai 2025 », précise le rapport.
Qui ajoute:
« Les ministres ont également décidé de créer un Comité ministériel pour effectuer des visites officielles et faciliter un dialogue constructif ».
Même si le Rwanda s’est opposé à cette décision, les ministres l’ont réaffirmée tandis que le secrétaire exécutif a officiellement établi la commission le 3 août 2025.
De ce fait, le groupe d’experts de l’ONU recommande au gouvernement rwandais de coopérer pleinement avec la commission d’enquête ad hoc établie par la CIRGL, enquêtant sur les allégations de contrebande des 3T et de l’or.
Dans le même rapport, les experts de l’ONU indiquent que les rebelles de l’AFC/M23 et l’armée rwandaise ont conservé le contrôle des principales zones d’extraction des minerais 3T autour de Lumbishi, Numbi et Nyabibwe, dans le territoire de Kalehe.
Ce rapport paraît dans un contexte où la RDC et le Rwanda ont signé les accords pour la paix et la prospérité le 4 décembre dernier à Washington D.C., entre le président de la RDC, Félix Tshisekedi, et son homologue rwandais, Paul Kagame, accords que le Rwanda viole, à en croire le président de la RDC, qui s’adressait à la nation ce lundi.
Sur le terrain, l’armée rwandaise continue de coordonner les opérations militaires dans l’avancée des rebelles vers la ville stratégique d’Uvira, frontalière de Bujumbura, capitale du Burundi. Cette avancée provoque la panique et des déplacements massifs de la population, accentuant la crise humanitaire dans la région.
