Le Groupe CMOC (China Molybdenum Company) confirme son poids stratégique dans le secteur minier congolais. Reçu ce mardi 16 décembre 2025 par le ministre des Mines, Louis Watum Kabamba, une délégation de l’opérateur minier a annoncé une production annuelle d’environ 700 000 tonnes de cuivre en République démocratique du Congo, tout en affichant son ambition de porter le volume global de ses investissements à près de 8 milliards de dollars américains.
Cette audience, organisée dans le cadre des civilités de fin d’année, a permis à CMOC de présenter au ministre son rapport annuel de production pour ses principales opérations en RDC, notamment Tenke Fungurume Mining (TFM) et Kisanfu Mining (KFM). Avec ces performances, le Groupe réaffirme sa place parmi les principaux acteurs du cuivre congolais, dans un contexte de demande mondiale soutenue pour les minerais stratégiques.
Selon la délégation, ces résultats traduisent la confiance de CMOC dans le potentiel minier de la RDC et dans l’amélioration continue du climat des affaires. « L’objectif est d’accroître durablement nos investissements, jusqu’à atteindre un volume global d’environ 8 milliards de dollars », ont indiqué les responsables du Groupe, soulignant la vision de long terme de l’entreprise dans le pays.
Au-delà des annonces, CMOC a fait part de contraintes opérationnelles persistantes, en particulier le déficit en énergie électrique et l’envahissement de certains sites par des exploitants artisanaux. Des défis qui, selon la délégation, nécessitent une approche concertée entre l’État, les opérateurs miniers et les communautés locales.
En réponse, le ministre des Mines a assuré que le gouvernement travaille à des solutions durables et coordonnées pour garantir la poursuite « sereine, responsable et durable » des activités minières. Il a également invité CMOC, dont la durée de vie des mines en RDC est estimée à près de 50 ans, à anticiper des investissements dans la production locale d’énergie, afin de réduire la dépendance aux importations depuis la Zambie et l’Angola.
Sur la question des exploitations artisanales, Louis Watum Kabamba a recommandé une implication accrue des communautés locales dans la recherche de solutions durables, tout en rappelant que plusieurs initiatives gouvernementales sont déjà en cours pour endiguer ce phénomène complexe affectant les sites industriels.
Le ministre a par ailleurs félicité CMOC pour sa contribution significative à l’économie nationale, citant les retombées en termes de production, recettes publiques, emplois et transfert de compétences. Il a réaffirmé l’engagement de l’État à accompagner et protéger les investisseurs sérieux, dans le respect strict des lois et règlements de la République.
Abordant les enjeux géopolitiques, le ministre a tenu à rassurer la délégation sur le fait que les accords de coopération entre la RDC et les États-Unis ne constituent aucune menace pour les investisseurs d’autres pays, y compris chinois. Il a réitéré l’option congolaise pour une coopération ouverte, équilibrée et mutuellement bénéfique avec l’ensemble de ses partenaires.
Enfin, dans le cadre de la diplomatie minière, Louis Watum Kabamba a appelé les investisseurs chinois à soutenir, y compris au sein des instances internationales comme les Nations Unies, la défense des investissements légitimes en RDC, tout en plaidant pour une mobilisation internationale accrue contre l’insécurité persistante dans l’Est du pays, au nom de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de la stabilité de la République démocratique du Congo.
Jean-Baptiste Leni
