Le Rwanda, l'un des pays voisins de la République démocratique du Congo, est réputé pour être l'auteur d'atrocités commises à l'Est de la RDC, en vue d'une exploitation illégale de ses minerais. Le pays de Kagame ne s'arrête pas qu'aux minerais : il s'attaque aussi à l'importation illégale de bois.
Selon une enquête d'Eric Twahirwa et de Laetitia Savali Kavira, consultée par DeskEco, chaque année, entre 300 000 et 500 000 m³ de bois provenant de la RDC sont mis à la disposition des Rwandais. Entre 2018 et 2020, plus de 1,44 million de kg d'acajou tropical ont été enregistrés dans les importations officielles.
Une fois sur le sol rwandais, les bois durs congolais sont transformés en meubles haut de gamme dans l'industrie du bois en pleine expansion au Rwanda. Des ateliers comme Isubyo House of Art, Wood Habitat et Inwood Rwanda dépendent de ces importations pour répondre aux exigences de qualité.
En outre, une seule planche de bois congolais se vend entre 180 000 et 200 000 RWF, soit environ 150 à 167 USD, plus des taxes d'environ 21 000 RWF (17 USD). Une fois transformées en meubles, ces pièces atteignent 10 à 15 fois le prix des alternatives locales.
Malgré cela, les commerçants sont confrontés à plusieurs difficultés dans le transport du matériel, compte tenu des tarifs plus élevés. Et pour pallier ce problème, ils acheminent le bois via l'Ouganda ou paient des frais informels. La frontière RDC-Rwanda, avec plus de 150 points de passage informels, rend l'application des lois presque impossible.
Divine Mbala
