RDC : environ 30 millions USD, c'est ce que tirent les forces négativistes par an du pillage illégal des ressources naturelles du parc Virunga

Parc national de Virunga
Parc national de Virunga
PAR Deskeco - 22 avr 2025 15:40, Dans Développement durable

 

Lors de son intervention ce lundi 21 avril 2025, au cours du lancement des activités commémoratives du centenaire du Parc national de Virunga à Bunia, en Ituri, le directeur de ce parc, Emmanuel de Merode, a révélé qu'environ 30 millions de dollars américains sont gagnés chaque année par les forces négativistes qui attaquent le parc national de Virunga.
Grâce à ces attaques, ces rebelles pillent illégalement les ressources naturelles du parc, telles que le bois, le charbon de bois, la faune sauvage et les minerais rares qui s'y trouvent.

« Il ne faut pas oublier que ce parc est un parc qui représente la nature, qui s'intègre dans le paysage humain, qui s'associe aux populations et qui crée une économie moderne. Ce n'est pas uniquement un parc pour les animaux : les écosystèmes contribuent au bien-être de la population », a déclaré le directeur général.

À travers cette célébration de cent ans, l'heure est au bilan pour le Parc national de Virunga.

En dépit d'une pression croissante sur sa biodiversité, le parc de Virunga a su maintenir ses espèces. Les efforts conjugués au cours des 100 dernières années se traduisent par la richesse actuelle de 706 espèces d'oiseaux, dont deux nouvellement découvertes, 250 espèces de mammifères et de reptiles. On note également une croissance de 4,5 % des gorilles de montagne, qui sont au nombre de 350 individus, soit trois fois plus que dans les années 1970, aux côtés de 544 éléphants et 1 300 hippopotames.

Au-delà de l'envahissement par les populations riveraines, le parc de Virunga souffre entre l'activisme des groupes armés et l'exploitation illicite de ses ressources. L'ICCN (Institut congolais pour la conservation de la nature) note qu'environ 50 % du parc est actuellement « sous occupation armée », entre autres par les rebelles du M23, les ADF, les Maï-Maï ou encore les FDLR.

L'exploitation des ressources permet, par ricochet, à certains groupes armés de survivre dans le parc, qui fait aussi face à la pression de l'exploitation par les riverains, qui pratiquent le braconnage, l'exploitation du bois ou encore la pêche illicite dans le lac Édouard. En réalité, il s'est développé un circuit économique illicite qui génère des millions de dollars pour les exploitants illégaux.

Jean-Baptiste Leni

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