L’archevêque de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo, a pris part, mardi 1 juillet 2025, à la présentation du document préparatoire de la prochaine Cop, qui se tiendra le 10 novembre 2025 à Belem au Brésil.
Ce document intitulé « appel pour une justice climatique » a été présenté à Rome, au Vatican, inspiré de l’encyclique Laudato Si’ du pape François et de l’appel de Léon XIV à « une profonde conversion vers une écologie intégrale, qui soit accompagnée de justice pour les plus vulnérables, premières victimes des bouleversements climatiques ».
Lors de son intervention, le cardinal Fridolin Ambongo a appelé à l’insertion de la problématique de l’exploitation démesurée des ressources naturelles dans le thème principal de cette cop porté sur la « justice climatique ». Selon l’archevêque de Kinshasa, cette exploitation démesurée compromet les conditions de vie de la population au profit des intérêts économiques, qui malheureusement ne leur profitent pas.
Il s’est ainsi référé à la précarité et l’injustice que vit la population de son pays, particulièrement vivant dans des zones minières.
« Le Congo est un pays très riche, un pays qui est vert sur toute son étendue. Mais le grand problème du Congo, c'est la façon dont ses ressources sont exploitées qui aujourd'hui met en évidence que c’est la rentabilité économique qui est mise en première ligne, oubliant parfois que sur cette terre du Congo, il y a aussi des personnes qui ont des droits », a déclaré Ambongo.
Pour lui, dix ans après l’échec de l’accord de Paris sur le climat, cette Cop doit être un « kairos pour aller de l’avant ».
« Il faut un sursaut de la conscience de l'humanité sur le risque que nous prenons en gérant les richesses de la terre sans beaucoup de réflexion sur les conséquences qui pourraient advenir ».
Le cardinal Fridolin a, par ailleurs, rappelé l’engagement social de l’Eglise, qui consiste à « rappeler et attirer l'attention de tous ceux qui exploitent les ressources naturelles sur les dangers qui guettent la terre et sur le respect de la dignité de la personne humaine ».
Dans ce cadre, il a fait savoir qu’en République démocratique du Congo, les évêques, regroupés au sein de la conférence épiscopale nationale du Congo, sont fortement engagés dans la lutte contre les pratiques démesurées de l’exploitation des ressources naturelles.
Cette structure, « a une expérience dans le domaine de monitoring des questions de minerais et leur incidence sur les personnes humaines », a rappelé le cardinal, informant aussi de la création imminente d’un observatoire.
En République démocratique du Congo, l’exploitation minière exercée par les compagnies majoritairement étrangères, participent fortement à la dégradation de l’environnement, compromettant ainsi la vie de la population locale. Plusieurs acteurs de la société civile le dénoncent régulièrement sans attendre un changement.
Jean-Baptiste Leni
