Les réseaux de drainage de la République démocratique du Congo sont étouffés par des tonnes de déchets solides déversés sans contrôle, a déploré le directeur provincial de l’Office des voiries et drainage (OVD), dans un exposé présenté samedi lors d’un déjeuner-débat à Kinshasa.
« Les réseaux de drainage, conçus à l’origine pour l’évacuation des eaux pluviales, se retrouvent aujourd’hui étouffés par des tonnes de déchets solides qui y sont déversés sans contrôle. Cette dérive aggrave considérablement les risques d’inondation, notamment lors des grandes pluies », a alerté M. Tshimbalanga, directeur provincial de l’OVD, cité dans le communiqué du club « Bâtiments et travaux publics (BTP) et des Chambres de métiers et artisanat (CMA) ».
Selon la source, ces ouvrages n’ont jamais été conçus pour recevoir des ordures. Pourtant, c’est ce qui se passe au quotidien dans plusieurs quartiers de Kinshasa.
M. Tshimbalanga a souligné que l’un des problèmes les plus préoccupants demeure l’impact du boom immobilier.
« Mais l’un des problèmes les plus préoccupants reste l’impact du boom immobilier mal encadré que connaît la ville. De nombreuses nouvelles constructions empiètent directement sur les servitudes des réseaux de drainage, les obstruant ou les détruisant purement et simplement », a-t-il indiqué.
Il a exprimé le regret de voir les constructions être faites partout, parfois même sur les caniveaux, avec comme conséquence immédiate que l’eau ne circule plus : elle stagne et déborde. Et, dans l’entre-temps, « nous assistons à des inondations récurrentes, parfois dramatiques ».
À cet effet, Tshimbalanga, cité par le communiqué, a jugé utile qu’il puisse y avoir une coordination entre les acteurs de l’urbanisme, de l’assainissement, du BTP et de la gouvernance locale afin de réhabiliter, d’adapter et de protéger les infrastructures de drainage existantes, tout en imposant des normes strictes de construction.
Cette intervention, dans l’esprit du document, a résonné comme un signal d’alarme dans une ville où les ambitions de modernisation sont en contradiction flagrante avec la réalité du terrain. Elle pose la question de fond : comment bâtir une ville moderne si ses fondations hydrauliques sont déjà en ruine ?
Bienvenu Ipan
