COP29 : À Bakou, les pays en développement s’indignent contre la nouvelle redevance financière sur le climat, élevée à 300 milliards USD

Clôture de la Cop 29. Photo d'illustration
Clôture de la Cop 29. Photo d'illustration
PAR Deskeco - 25 nov 2024 08:07, Dans Développement durable

La Conférence internationale sur le climat (COP 29) , tenue à Bakou, capitale azerbaïdjanaise, s’est achevée ce dimanche 24 novembre 2024 après deux semaines de négociations sur un nouveau financement pour le changement climatique et le carbone que les États occidentaux, considérés comme les plus pollueurs, doivent verser  aux pays en développement.

Cette redevance financière a été approuvée à 300 milliards de dollars américains par an jusqu’à 2035 pour les États bénéficiaires, afin de participer à la lutte contre le changement climatique. Ce montant sera spécifiquement investi dans la lutte contre les inondations, les canicules, la sécheresse, ainsi que dans les énergies à faibles émissions de carbone, au détriment de l’usage du charbon et du pétrole.

Du côté des pays en développement, cette enveloppe est moins significative au vu de la gravité des défis climatiques actuels. C’est notamment la position du groupe G77+Chine, qui regroupe les États d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie, et qui recommandait le double de cette redevance pour atteindre le nouvel objectif collectif quantifié (NCQG), destiné à remplacer l’objectif annuel actuel de 100 milliards de dollars américains.

« Si nous rentrons à la maison avec ce montant de 300 milliards, c’est insultant par rapport à ce qui est prévu dans la convention, c’est une plaisanterie », a souligné la représentante des groupes de négociateurs africains à l’issue de cette COP.

Avant que ce nouveau financement de 300 milliards de dollars américains ne soit approuvé, l’ensemble des États les plus pollueurs, dont les États-Unis, l’Union européenne et le Japon, ont tenté, vendredi dernier, de valider une offre de 250 milliards USD comme nouveau financement pour lutter contre les effets du changement climatique. Ce montant n’a pas tardé à susciter des réactions et a été qualifié de « plaisanterie » par les États en développement, victimes des effets du changement climatique. Ces pays en développement sont ainsi montés au créneau pour dénoncer cette « moquerie ». Ce dimanche 24 novembre 2024, les États-Unis, l’Union européenne et le Japon ont réévalué ce financement à 300 milliards de dollars américains par rapport à 250 milliards. Malgré cette réévaluation, les pays en développement demeurent insatisfaits.

Il faut quand même mentionner des avancées significatives lors de la COP29 à Bakou. Elle a permis de tripler le financement aux pays en développement par rapport à l’objectif précédent de 100 milliards de dollars par an d’ici 2035, et de s’assurer des efforts de tous les acteurs pour travailler à augmenter les financements à partir des sources publiques et privées pour atteindre un montant de 1 300 milliards par an pour financer les pays en développement.

« Ce nouvel objectif en matière de financement est une assurance pour l’humanité, dans un contexte d’aggravation des effets climatiques, qui frappent tous les pays. Mais comme toute assurance, elle ne peut fonctionner que si les primes sont payées intégralement et à temps », a indiqué Simon Stiell, secrétaire exécutif de l’ONU Climat. L’agence internationale de l’énergie a indiqué, de son côté, que les investissements mondiaux dans le domaine de l’énergie dépasseront les 2 000 milliards de dollars américains pour la première fois en 2024.

Jean-Baptiste Leni

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