Lors de la 22ème réunion du conseil des ministres vendredi 15 novembre 2024, Jacquemain Shabani, ministre congolais de l’Intérieur, a annoncé des avancées dans les travaux d’octroi de la carte d’identité nationale aux citoyens congolais.
«Il a indiqué les travaux préparatoires à l’identification de différentes couches de la population pourront bientôt atteindre la phase de l’opérationnalisation. Au stade actuel, l’ONIP a déjà produit le cahier de charges en 5 modules et la feuille de route de différentes opérations à mener dans les prochains jours », renseigne le compte-rendu du conseil des ministres.
Cette situation suscite un espoir au sein de la population congolaise, dépourvue de la carte d’identité depuis 1984 ainsi que du permis de conduire depuis 2017.
Des tentatives ratées
Les tentatives délivrance des cartes d’identité dans le passé en RDC ont toujours tourné au fiasco. En décembre 2023, lors d’une conférence de presse à laquelle avait pris part Cédric Huet, l’un des directeurs de vente d’Idemia, une des entreprises chargées à fournir des kits de délivrance des cartes d’identité, il a été dévoilé qu’un contrat de 1,2 milliard de dollars avait été conclu entre le gouvernement de la RDC les entreprises Afritech et Idemia.
Cependant, ce contrat a été annulé le 12 août 2024, après avoir été jugé surfacturé par l’Inspection Générale des Finances (IGF). Des enquêtes menées par ACTUALITE.CD, en partenariat avec Lighthouse Reports et Bloomberg, avaient confirmé les soupçons de surfacturation.
Par ailleurs, le coût du projet avait déjà suscité des inquiétudes au sein même de l’ONIP et d’organismes internationaux tels que la Banque mondiale, qui avait proposé son aide pour la mise en place d’un état civil fiable.
Déjà à l’époque de l’ancien président Joseph Kabila, plus de 25 millions de dollars initialement destinés au programme de délivrance de la carte d’identité, auraient été détournés pour financer la construction du bâtiment Hypnose à Lubumbashi, selon l’enquête d’ACTUALITE.CD et ses partenaires Lighthouse Reports et Bloomberg.
Bruno Nsaka
