La RDC fait face au risque de refinancement de la dette publique dans l’exécution de la loi des finances 2025. Le pays devrait payer plus de 300 millions USD pour réduire les impacts de dette publique en 2024, ce qui crée une forte pression pour l’exercice 2025.
Les engagements envers les créanciers multilatéraux et bilatéraux viennent alourdir encore davantage cette charge, selon le document 8 du projet de loi des finances 2025, sous examen au parlement.
Comprendre la dette publique
La dette publique désigne tous les engagements financiers pris sous forme d’emprunts par l’État, les administrations publiques et les organismes qui en dépendent directement.
Elle évolue constamment au rythme des remboursements d’emprunts effectués par l’État et les administrations publiques et des nouveaux emprunts qu’ils contractent pour financer leurs déficits.
Brève description de la situation générale de la dette publique en RDC
Selon ce document le 8 du projet de loi des finances cité, au 31 décembre 2023, la dette de l’Administration centrale se situe à 17,81% du PIB. Comparativement à son niveau de 16,02% de 2022, il s’observe une augmentation de 1,79 point de pourcentage
En nominal, l’encours de la dette publique à la même date se chiffre à 10,56 milliards de USD dont 3,71 milliards de USD de dette intérieure et 6,85 milliards de USD de dette extérieure, soit respectivement 35% et 65% du stock total. Par rapport à l’encours de 9,50 milliards USD à fin 2022, il s’observe une augmentation de la dette publique de 1,06 milliards USD, renseigne le document.
D’autres parts, les institutions multilatérales sont les plus grands bailleurs des fonds pour le gouvernement, avec 78,49% de parts et les bilatéraux avec 18,32% de parts.
Pour ce qui est de la dette bilatérale, elle est dominée par les pays émergents notamment la Chine et l’Inde, qui détiennent à eux seuls environ 13% du total de l’encours de la dette extérieure
Aussi, à fin décembre 2023, le stock de la dette intérieure est de 3,7 milliards USD.
Comprendre le risque de refinancement
Selon les explications fournies par le ministère du budget, le risque de refinancement se réfère à l’exposition à l’incapacité de refinancer la dette dans les mêmes termes.
En d’autres termes, il s’agit de l’incertitude de rembourser une dette à l’échéance ou de la rembourser à un coût plus élevé par rapport aux conditions initiales. Il est apprécié notamment par le profil de remboursement, l’échéance moyenne (en année), la dette à amortir à court et moyen terme.
Il y a donc le danger que la dette soit refinancée à un coût très élevé ou, dans des cas extrêmes, qu’elle ne puisse pas être refinancée du tout.
Le risque de refinancement est plus élevé lorsque le calendrier d’échéances est concentré sur ou autour d’une échéance particulière et qu’il est à court terme avec des remboursements individuels importants.
L’incapacité du trésor public de liquider les dettes à échéance peut donc, comme l’indique le document 8 du projet de loi des finances 2025 qui contient les déclarations sur les risques budgétaires, « hypothéquer la soutenabilité » et l’exécution du budget 2025.
Bruno Nsaka