La société des micro-crédits congolais (SMICO) a octroyé, au cours de l'exercice 2021, des crédits aux jeunes entrepreneurs, dans le but de contribuer au renforcement de la paix dans l'Est du pays. Lors de la présentation, vendredi 12 août dernier, du rapport annuel 2021 de cette société, son directeur général, Pacifique Ndagano a indiqué que l’octroi de ces crédits, sans garantie, rentre dans le cadre de la responsabilité sociale de SMICO. Au moins un demi millions USD de crédit ont été octroyés à plus de 50 jeunes dans la perspective de la création de plus de 300 emplois.
« Nous avons estimé, dans le cadre de notre responsabilité sociale, qu'il est important de mettre un demi millions de côté pour accompagner ces jeunes, au lieu d'aller dans des groupes armés, de créer de l'emploi pour eux-mêmes et pour les autres jeunes. Il y en a 52 pour 2021 pour un décaissement de plus de 625 000 USD. Ces jeunes ont créé de l'emploi pour les autres jeunes. Lorsqu'on les a financés, on parlait de 165 emplois mais à l'horizon de trois ans, parce qu'ils ont trois ans pour rembourser, il y a à peu près 322 emplois que nous attendons et qui sont en train d'être créé puis que quand on finance, on continue à suivre pour se rassurer que les jeunes sont en train de bien gérer. La chose la plus importante est que ces jeunes arrivent aujourd'hui à épargner. Grâce à ce qu'ils font, ils ont acquis la culture financière. On sait avoir plus de 112 000 USD d'épargne sur ces jeunes » a fait savoir le DG de SMICO, Pacifique Ndagano, au cours d'un point de presse tenu en présence des représentants des clients et autres partenaires de la société.
En ce qui concerne les femmes, le numéro un de SMICO a indiqué qu'un accent particulier a été mis sur celles exerçant le petit commerce transfrontalier. En 2021, plus d'un million USD ont été décaissé en faveur de ces femmes pour leur permettre d’accroître leurs revenus et ainsi subvenir aux besoins de leurs familles respectives.
« Vous ne pouvez pas vous imaginez, combien des femmes traversent nos frontières. C'est des milliers des femmes qui se débrouillent et parfois le capital c'est 100 USD. Nous avons accepté de mettre un peu d'argent pour ces femmes. On a clôturé 2021 avec 1,2 millions USD, rien que pour ces femmes et c'est des crédits qui varient entre 100 USD et 1 000 USD par femme mais elles doivent se regrouper dans de petits groupes de 5 ou 7 personnes pour gérer le mécanisme de caution solidaire. Et c'est sans garantie. Nous venons même d'élargir le montant jusqu'à 2 500 USD. Notre objectif, c'est de les prendre micro et de les aider à grandir » a ajouté le DG de SMICO, Pacifique Ndagano.
Evoquant certains chiffres, le numéro un de SMICO a loué la performance réalisée par sa société au courant de l’exercice 2021.
« On a fait 1,2 millions de USD en termes des résultats bruts et 825 000 USD en termes des résultats nets, c'est-à-dire après avoir payé l'impôt et toutes les charges de l'entreprise. Et donc, aujourd'hui ce qu'on peut retenir c'est que on a pu mobiliser plus de 15 millions USD de la population et que nous avons bien géré et qui nous a permis de financer plus de 14 millions USD en fin 2021 et comme je le disais, les tendances déjà en fin juin 2022, on est à 17 millions USD financés pour le développement de la région » a-t-il révélé.
En termes des perspectives pour l'an 2022 en cours, il a annoncé que son institution travaille beaucoup plus sur la digitalisation de ses services afin d'apporter des solutions plus adaptées, comme par exemple le code USSD pour permettre au client qui n'a pas d'internet, qui n'a pas de smartphone de faire des transactions avec SMICO. Il a également annoncé la digitalisation du service crédit dans le but de réduire le temps en termes d’accès au crédit au près de SMICO.
SMICO-SA est le fruit d’une vision partagée entre des anciens professionnels de la Banque qui ont décidé à partir de fin 2009, d’accompagner le développement socio économique des populations de l’Est qui venaient de sortir d’une longue période d’instabilité sans tomber forcement dans le chemin de « l’assistanat » que bien d’organisations savent mieux faire. Ils ont ainsi décidé de mettre sur pied la Société de Microcrédit Congolais (SMICO) dans la droite ligne de ce qu’ils savent faire le mieux à savoir offrir des services financiers et non financiers aux personnes généralement exclues du systèmes de financement classique bancaire au moyen d’une société anonyme dont l’actionnariat est essentiellement Belgo-Congolais.
Jonathan Kombi, à Goma