Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, le Dr Akinwumi A. Adesina, a de nouveau exhorté les dirigeants régionaux à se concentrer sur la production de vaccins et l'accès pour le continent africain alors que l'épidémie de Covid-19 continue de faire des morts et de nuire aux économies et aux moyens de subsistance.
Adesina s'est adressé aux dirigeants de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) lors d'un sommet spécial qui s'est tenu samedi, quelques jours seulement avant les réunions annuelles de 2021 du Groupe de la Banque, prévues du 23 au 25 juin.
« L'Afrique a besoin de solutions pour l'aider à traverser les temps très difficiles posés par la pandémie de Covid-19 », a déclaré Adesina. "Mais le rebond dépendra de l'accès aux vaccins."
La Banque africaine de développement soutiendra le continent dans le cadre du plan vaccins de l'Union africaine. Il prévoit d'engager 3 milliards de dollars pour développer l'industrie pharmaceutique en Afrique, a déclaré Adesina.
"L'Afrique ne devrait pas mendier des vaccins. L'Afrique devrait produire des vaccins », a-t-il souligné.
Ces derniers mois, le président de la Banque africaine de développement a publiquement souligné la nécessité de construire rapidement un système de défense sanitaire pour le continent, pour faire face au Covid-19 et aux futures pandémies.
La Banque a déjà acheminé 2 millions de dollars d'aide d'urgence à l'Organisation mondiale de la santé pour renforcer la capacité de l'OMS en matière de prévention des infections, de dépistage et de gestion des cas. Il a également fourni un financement de 28 millions de dollars aux Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique) pour un projet de réponse à Covid-19. Cela renforcera la capacité de coordonner la réponse au Covid-19 et les futures épidémies à travers l'Afrique.
Cette année, la Banque organise ses réunions annuelles autour du thème « Construire des économies résilientes en Afrique post-Covid-19 ». Les réunions fourniront une plate-forme à ses gouverneurs pour partager l'expérience de leurs pays dans la lutte contre la pandémie et les mesures politiques qu'ils emploient pour reconstruire les économies et les moyens de subsistance.
Dans leur communiqué , les dirigeants de la CEDEAO ont salué la récente décision des pays du G7 de fournir des vaccins supplémentaires aux pays en développement. Ils ont encouragé l'Organisation ouest-africaine de la santé à intensifier ses efforts pour mobiliser des partenariats pour produire des vaccins contre le Covid-19 en Afrique.
Adesina a déclaré que la récente décision du Fonds monétaire international d'émettre des droits de tirage spéciaux (DTS) offre une réelle opportunité de reconstruire mieux et plus vertement et de relever les défis de la dette de l'Afrique, de manière plus décisive. « Le sommet des dirigeants du G-7 la semaine dernière a donné le feu vert à l'allocation de 100 milliards de dollars de DTS à l'Afrique. Cela ouvrira la voie à un soulagement bien nécessaire pour l'Afrique », a-t-il noté.
Les dirigeants africains, lors d'un sommet à Paris en mai, ont appelé la Banque africaine de développement à recevoir des DTS au nom des pays africains et à les utiliser pour les rétrocéder aux banques publiques de développement africaines. Adesina a déclaré qu'il serait important d'allouer une partie de cette somme pour racheter la « dette très chère » de l'Afrique due aux créanciers privés qui s'engageront avec la communauté internationale.
Le président de la Banque, qui a proposé un mécanisme africain de stabilité financière pour protéger le continent contre les chocs externes, a déclaré qu'un tel mécanisme était essentiel. "Cela exigera que nous mutualisons nos ressources, évitions les effets d'entraînement régionaux, régionalisions les règles de politique budgétaire, développions des réformes et des approches de résolution de la dette locales, et fournissions un filet de sécurité régional qui complétera le filet de sécurité mondial du Fonds monétaire international", a-t-il déclaré. mentionné.
Adesina a également évoqué l'insécurité sur le continent, soulignant que les actions terroristes affectent des pays de tout le continent, y compris le Sahel et le bassin du lac Tchad ainsi que les régions de la Corne de l'Afrique qui doivent réaffecter d'énormes ressources de leurs programmes de développement.
Il a déclaré : « Ces situations d'insécurité représentent désormais les plus grands risques pour le développement de l'Afrique. Nous devons maintenant lier la sécurité à l'investissement, à la croissance et au développement.
La Banque africaine de développement appelle au développement d'obligations d'investissement indexées sur la sécurité. Profitant des faibles taux d'intérêt à long terme, ces obligations permettront à l'Afrique de mobiliser des ressources sur les marchés mondiaux des capitaux pour renforcer sa sécurité à l'appui de la croissance et du développement, et protéger les investissements.
Les obligations peuvent être livrées par l'intermédiaire de véhicules ad hoc, établis pour le compte d'un pool de pays africains. La Banque africaine de développement et d'autres partenaires de développement peuvent les renforcer. L'administration du produit des obligations serait gérée sous les auspices du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine et des communautés économiques régionales.
Le communiqué des dirigeants de la CEDEAO a félicité le Groupe de la Banque africaine de développement pour le lancement d'une facilité pour aider les pays africains - y compris les États membres de la CEDEAO - à relever les défis de la pandémie de Covid-19. Il s'est également félicité du soutien de la Banque aux pays du G5 Sahel dans leur quête de renforcement des systèmes de santé nationaux, et de son soutien à l'Organisation ouest-africaine de la santé.
Jordan MAYENIKINI / BAD
