L’Italie assure la présidence en exercice du G20 pour cette année 2021. Dans ce cadre, son argentier national, Roberto Gualtieri, a présidé ce vendredi 21 février 2021 la réunion par vidéoconférence des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales des pays du G20. Pour l’Afrique, l’honneur revient au ministre des Finances de la République Démocratique du Congo, Sele Yalaghuli, de représenter le continent. Le Chef de l’Etat, Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, assume la présidence de l’Union africaine et représentera le continent au Sommet des chefs d’Etat du G20 en Italie en novembre 2021. Le gouverneur de la banque centrale du Congo, Deogratias Mutombo et l’ambassadeur itinérant du Chef de l’Etat en charge du dossier du G20, André Wameso ont également participé à cette importante séance de travail aux cotés de l’argentier national. Ce dernier a résumé à l’intention du public les grands axes développés durant cette séance de travail en mode vidéoconférence.
Economie mondiale sous la coupe du Covid-19 en 2020
Dans son intervention durant cette conférence en vidéoconférence, le ministre congolais des Finances a rappelé que « l’économie internationale a été marquée pour l’exercice 2020 par une crise sans précédent liée à la pandémie du Covid-19 ». Il était donc question pour les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales du G20, la Banque mondiale, le FMI, la Banque africaine de développement de réfléchir sur les politiques de reprise de la croissance au niveau de ces nations et de l’ensemble de l’économie mondiale.
Solution globale pour la relance de l’économie mondiale
Aux dires de l’argentier national, la majorité des pays et les organisations internationales se sont accordées sur la nécessité d’une solution globale autour d’un cadre commun qui a été défini par le Fonds monétaire international appuyé par l’administration du trésor américain pour mettre en place une nouvelle allocation des Droits de Tirages Spéciaux (DTS). Ces DTS devraient renforcer les mécanismes d’intervention du FMI en termes de liquidités à mettre à la disposition des pays à économie de transition. A ce titre, Sele Yalaghuli a insisté au nom de la RDC sur la nécessité d’aligner les politiques budgétaire et fiscal pour pouvoir rencontrer ce cadre commun et permettre aux efforts internes à chaque pays d’atténuer ou mitiger les effets pervers de la Covid-19 sur les économies. Il faut y ajouter l’examen par les participants des questions liées aux appuis budgétaires et à une nouvelle réflexion sur les problèmes de l’endettement international. Au sujet de la dette, l’ordonnateur national des recettes a milité pour son annulation et la recherche de nouvelles facilités pour allonger la durée de remboursement du service de la dette.
Une nouvelle source de financement au profit de la RDC
Nouveaux droits de tirages spéciaux, appuis budgétaires, allègements et annulation de la dette extérieure sont des formes de financements répondant à des besoins bien précis et déjà connus en RDC. Tenant compte d’autres modes et sources de financement bi et multilatéral, Sele Yalaghuli sollicite « les prix du carbone » pour la RDC qui renferme le deuxième massif forestier du monde faisant d’elle le « deuxième poumon de la planète ». Le Congo-Kinshasa pourra ainsi espérer glaner des ressources importantes et nécessaires à l’international pour les affecter à son programme de développement. Le représentant de l’OCDE et celui de l’Union européenne à cette réunion ont soutenu ce dossier. Le ministre congolais des finances a donc insisté pour que ce dossier de financement puisse figurer dans l’agenda du sommet des chefs d’Etat du G20. L’importance de la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des Banques centrales des pays du G20 est justement de confectionner, sur base d’éléments, de sujets et questions examinés, l’agenda du sommet des chefs d’état (prévu en novembre 2021 en Italie). C’est ainsi que cette rencontre des argentiers du G20 n’est pas la dernière du genre, en bi et multilatérale, cette année et demeure la réunion la plus importante en dehors du sommet des chefs d’état
Présidence de l’Union africaine ou come back de la RDC sur la scène internationale
Depuis la prise de fonction du président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo à la tête de l’Union africaine, RDC devient le cœur du continent et son chef d’état, son représentant et porte-étendard dans le monde. Le Congo-Kinshasa, mis longtemps à la traîne et isolé diplomatiquement, fait un retour fracassant sur la scène internationale. La présidence en exercice de l’Union africaine est une véritable rampe de lancement sur le plan diplomatique et économique. A ce sujet, le ministre des Finances Sele Yalaghuli a déclaré : « … d’un point de vue diplomatique, le président de la République en tant que président de l’Union africaine, c’est une sorte de coming back de la RDC sur la scène internationale. Cela est très important pour assurer la visibilité de la République démocratique du Congo. Deuxièmement, en tant que pays, nous avons également des enjeux économiques. Nous sommes partis de l’économie mondiale. Il était tout à fait nécessaire que nous puissions faire valoir notre voix en tant que pays au cours de ses assises de telle manière que les politiques qui vont être définies au niveau multilatéral représenté par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale tiennent compte de la volonté mais également des enjeux économiques nationaux pour que la République démocratique du Congo puisse également tirer profit des réponses internationales qui vont être données basées sur les orientations du G20.
Cap sur le programme de développement de la RDC
La finalité de la percée diplomatique de la RDC aux yeux de l’argentier national, Sele Yalaghuli, a pour but ultime de trouver les ressources pour son programme de développement dont les piliers sont la gratuité de l’enseignement et l’accès universel aux soins de santé, chers au président de la république, Félix Tshisekedi.