RDC : Félix Tshisekedi devrait opter pour un Premier ministre « Réformateur » (Analyse DESKECO)

Primature
PAR Deskeco - 11 fév 2021 10:17, Dans Analyses

De tous temps, la RDC patauge parce que les maigres revenus du pays sont dilapidés par des dirigeants véreux. De même, les différents gouvernements successifs n’ont jamais su transformer les immenses potentialités en suffisamment des richesses à distribuer équitablement à tous les Congolais.  Un Premier ministre réformateur devrait lever un tel challenge. Il appartient à Félix Tshisekedi d’opter pour un Premier ministre Réformateur s’il veut vraiment avoir des résultats à présenter en 2023.

La République démocratique du Congo attend un gouvernement central probablement dans la deuxième quinzaine du mois de mars étant donné que la prochaine session ordinaire de l’Assemblée nationale est programmée pour le 15 mars.

Cependant, le président de la République, Félix Tshisekedi, a carte blanche déjà pour nommer, dans les prochains jours, un nouveau Premier ministre de son obédience, qui sera issu de sa nouvelle majorité parlementaire incarnée par l’Union sacrée de la nation qu’il a lancée en décembre 2020.

Alors que dans les salons huppés de Kinshasa on parlemente sur le prochain chef du gouvernement, pour DESKECO.COM, le prochain Premier ministre devrait impérativement être un Réformateur entendu dans le sens d’un homme de poigne qui va mettre en œuvre des réformes nécessaires susceptibles de permettre enfin la République démocratique du Congo de se remettre sur les rails de l’émergence par la création des richesses profitables à tous les Congolais.

Depuis plusieurs décennies, la RDC tourne en rond à cause principalement d’un déficit des reformes à même de permettre de lutter efficacement contre la corruption qui demeure le fléau des finances publiques en RDC. Sans des réformes au niveau de la Justice et de l’administration publique, l’on ne peut lutter efficacement contre la corruption et les gabegies financières.

Le premier challenge pour le prochain Premier ministre c’est de boucher tous les trous par lesquels échappent les deniers publics. Pour cela, il suffit d’abord de mettre en œuvre juste des mesures existantes pour maximiser la mobilisation des recettes publiques mais aussi implémenter des réformes nécessaires afin d’optimiser la collecte et l’utilisation des revenus de l’Etat.

Il n’y a pas 36 solutions pour le prochain locataire de la Primature à générer des ressources financières nécessaires devant lui donner les moyens de la politique du gouvernement. Il faut arrêter la gabegie financière et mettre en œuvre et les mesures et les réformes idoines. Les « 28 mesures d’urgence » du gouvernement Matata arrêtées en janvier 2016 sont un premier étage des mesures et réformes à opérationnaliser. Il s’en suivra toutes les autres réformes évoquées par les gouvernements successifs de ces 4 dernières années mais jamais mises en œuvre.

Dans cette optique, l’informatisation de la chaine de la recette devrait effectivement être opérationnelle cette année quel que soit le prix. De même, tout doit être mis en marche pour qu’effectivement la RDC bascule dans le budget Programme en janvier 2023 comme prévu. Tout aussi, la réforme lancée par le ministère des affaires foncières de bancariser toutes les transactions immobilières supérieures ou égale à 10.000 doit être encadrée et opérationnalisée au cours de cette année.

Il existe toute une panoplie des réformes nécessaires pour orienter toutes les amendes transactionnelles aussi bien au sein de la Police nationale que dans les cours et tribunaux. Elles devraient se mettre en œuvre pour permettre au Trésor public de capter tout ce qui est dû à l’Etat. Rien n’explique que les amendes transactionnelles dans les sous/Ciat de la Police nationale continue à se faire de mains à mains.

Pour les entreprises publiques, ce Premier ministre Réformateur devra trouver la meilleure option pour enfin relancer les entreprises du portefeuille qui constituent l’économie structurelle de la République démocratique du Congo. Là où il faut privatiser, il faut le faire. Là où il faut ouvrir l’actionnariat aux capitaux privés, il faut le faire. Les entreprises qu’il faut maintenir dans le giron du portefeuille de l’Etat, il faut les maintenir, question de souveraineté.

Il en découle que la RDC est au tournant de son histoire : sois le pays trouve les hommes nécessaires capables de le hisser dans les concerts des nations en capitalisant ses immenses potentialités, sois on rate cette énième occasion et on demeure un nain tant dans la géopolitique sous régionale que celle du continent Africain. Dans ce dernier cas, le 5ème président aura raté son quinquennat 2019-2013.

La RDC a besoin du changement à tous les niveaux. Et ce changement devra commencer par la taille du gouvernement issu de l’Union sacrée. Les différents gouvernements de la République ont principalement servi les acteurs politiques. Cela doit cesser. Le pays ne doit plus être un cadeau que les acteurs politiques se partagent en multipliant des strapontins ministériels. Ce changement se justifiera aussi par la rationalisation des dépenses publiques. Il est temps de réduire le train de vie des institutions de la République et investir davantage dans les projets de développement et les infrastructures de base (écoles, universités, hôpitaux et routes).

Amédée Mwarabu

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