Comme le reste du monde, la République démocratique du Congo sera sérieusement impactée après cette crise sanitaire du covid-19. Le professeur Mathias Buabua wa Kayembe voit 3 conséquences majeures de cette crise au plan budgétaire, économique et social.
« Quand ce Corona se sera dissipé, souhaitons que ça soit mi-mai ou fin mai, nous serons là pour comptabiliser les dégâts, qui seront énormes. Tenez. 1) Sur le plan budgétaire, ayant perdu une bonne partie de l'assiette, les ressources budgétaires baisseront probablement de 60 % sinon plus. 2) Au plan Economique, de nombreuses PME sinon de grandes entreprises, confrontées au manque criant de liquidités, auront au bas mot difficile à se relever ou mettront la clé sous le paillasson. 3) Au plan social, de nombreux travailleurs seront mis au chômage, par manque d'activité. D'autres impacts négatifs sont à relever dans les secteurs tels que les mines, la santé, l’enseignement etc. », soutient le professeur Mathias Buabua, donnons son avis sur l’après crise.
Cependant, quant à ce qu’il faut faire pour s’en sortir, il estime que la réponse est dans l’utilisation rationnelle des ressources qui seront disponible après cette crise.
« Ce qui me paraît important, ce n'est pas seulement de constater les dégâts mais d'indiquer comment nous pourrions nous en sortir. Oui, nous pourrions nous en sortir, à condition de tirer des leçons de ce cataclysme pour changer d'orientation. Il faut que nous devenions davantage solidaires, orthodoxes, ascèses, disciplinés, stratèges et donc portés vers les résultats. Nos moyens ne sont sans doute pas énormes mais gérés avec parcimonie, ils donneront des résultats. Nos moyens sont: budgétaires, privés (épargne privée), ceux liés au partenariat public privé (investissements privés) ou de la coopération internationale », pense-t-il.
Tout aussi, il suggère que le gouvernement puisse davantage investir sur l’homme Congolais quand la pandémie sera circonscrite et qu’il ne faudrait surtout pas compter sur l’extérieur.
« Prenons soins de l’homme congolais (mettons-le au centre de toute notre activité) à travers la promotion des secteurs clés tels que : l’agro-industrie, la santé, l’enseignement, les transports. Cette crise nous a montré que nous devons compter sur nous-mêmes et mettre en place une économie solidaire et autocentrée. Evitons les disputes inutiles entre nous. Mettons-nous ensemble et allons-y », suggère-t-il.
Le Comité permanent du cadrage macroéconomique a déjà réduit le taux de croissance pour 2020 de 4,1% à 1,1% suite aux impacts négatifs de la pandémie du coronavirus sur les activités économiques.
Le gouvernement a pris un train de mesures économiques et sociales pour soutenir un tant soit peu les entreprises, les PME et les ménages. Ce qui implique un grand manque à gagner pour le Trésor public.
Amédée Mwarabu
