Covid-19 est une opportunité d'engager des solutions à long terme aux problèmes socioéconomiques de la RDC (Tribune de Jo Sekimonyo)

PAR Deskeco - 13 avr 2020 09:08, Dans Analyses

Des nombreux gouvernements à travers le monde ont décidé de confiner leurs populations enfin de ralentir la propagation du virus. Malheureusement, cela a entraîné de graves ralentissements du commerce international et des chaînes d'approvisionnement alimentaire. Encore une fois en RDC, il y a une vague compréhension de la crise mondiale de Covid-19 de ses impacts dans le contexte spécifique de la nation. En ce qui concerne la crise sanitaire, il devrait être clair maintenant que la fin du monde prédit ne se produira aussi longtemps qu’il n’y a pas des engagements sérieux pour corriger des erreurs graves, pour continuer à produire coûte que coûte.

Sur le plan économique, malheureusement, certains d'entre nous avaient et ont toujours raison concernant notre manque de préparation et l'incapacité du gouvernement à générer et à mettre en œuvre les mesures sociales et économiques pertinentes. Donc, on va continuer à subir ou faire du copier-coller des mesures inopportunes et inappropriées. On peut dire que grâce au défi multidimensionnel Covid-19, il est clair que nos institutions à tous les niveaux sont structurées pour exclusivement des querelles politiques purement théâtrales. Etant qu’une nation, on ne peut ici blâmer la démocratie car nous avons encore à la comprendre qu’un marché des idées veut dire et implique et de l'essayer.

Il y a maintenant une paranoïa naissante d'une crise alimentaire. Cette peur s’explique par le fait que les pénuries alimentaires ou les impacts de l'accès limité des produits ou services alimentaires à la société conduisent à l'anxiété face aux pertes économiques, les conflits de panique, la baisse des revenus et même des pertes de vie. Les causes de l'insécurité alimentaire comprennent les facteurs politiques, sociaux et économiques, les risques naturels, en particulier la sécheresse. À chaque épidémie d'Ebola, le taux de survie des patients a été affecté "avant par l'état nutritionnel". En ce qui concerne covid-19, nous devons le placer dans un contexte approprié pour concevoir les mesures, le cas échéant,les prendre.

Commençons par souligner que la sécurité alimentaire n'est pas seulement une question de disponibilité alimentaire suffisante. Cependant, la question est de savoir si les gens ont un accès égal à la nourriture. À l'heure actuelle, nous devons examiner les différences plus en termes de ressources et d'autres facteurs économiques et sociaux au lieu de prix des aliments sur les marchés locaux et encore moins sur les marchés mondiaux. Cela signifie que nous n'avons pas à nous inquiéter de l'accès à la nourriture en ce moment, mais plutôt que nous devons évaluer les conditions sociales préexistantes qui pourraient annuler ou affaiblir toute mesure prise. Hélas, observer la flambée des prix avec un bâton, tout en ignorant que la menace la plus importante et de longue date est la persistance de la pauvreté, est l'option facile qu’on a toujours choisie.

Il existe de nombreuses façons d'améliorer la capacité des gens à obtenir de la nourriture et une meilleure gestion des ressources naturelles. Cependant, au 21e siècle, l'utilisation de camions militaires pour obtenir de la nourriture des zones rurales pour la distribuer à Kinshasa sur la base des inquiétudes exagérées de l’impact de Covid-19 sur la nation ne résoudra pas le vrai problème. En tant que nation à prédominance chrétienne, donner à quelqu'un la possibilité de posséder un moyen de participer à une entreprise moderne grâce à laquelle il pourrait être payé et acheter son propre poisson n’est-ce pas mieux que de donner à quelqu'un un poisson ? Une autre dimension importante est le contrôle du commerce au sein de l'industrie alimentaire. Il est nécessaire d'aborder un bon jour la question plus large de savoir qui contrôle l'approvisionnement alimentaire au-delà des grandes chaînes de supermarchés et influence ainsi la chaîne alimentaire et les choix alimentaires. Mais l'état d'esprit national n'a pas encore atteint le point de sortir et d'essayer des alternatives frustrantes.

Pour être clair, Kinshasa ne sera pas confrontée à une crise de disponibilité alimentaire à moins d'être un grand mangeur de caviar et de saumon argentin ou de cul de dinde. Pour le reste, les gens avec de mauvaises habitudes d'achat et d'alimentation non sophistiquée, nos poches semblent être beaucoup plus pertinents dans ce débat que le simple confortable accès. Tout ralentissement de notre commerce frappe la poche de tout le monde qui est pour la majorité des congolais déjà connue pour être mince. Par conséquent, le risque potentiel réside dans le manque d'argent au lieu de la quantité ou qualité de nourriture ou de médicaments et de vêtements usagés sur le marché. Par malheur, l'inutilité des mesures gouvernementales prisent qui devraient nous protéger des chocs économiques mondiaux de Covid-19 exacerbent l'anxiété socioéconomique préexistante.

Je suis à bout de souffle répétant que c'est le moment approprié pour la nation de s'attaquer aux vrais problèmes sociaux et économiques et de s'engager sur des solutions à long terme au lieu de parier sur des correctifs temporaires comme nous en avons l'habitude. Nous avons besoin de mesures qui soutiennent les moyens de subsistance en général, telles que des projets pour créer des emplois et augmenter les revenus des individus (non pas de l’état en premier), des transferts monétaires, des structures bancaires modernes de crédit, une protection sociale, encourager une participation plus large des citoyens à la vie économique et des initiatives de développement social pour améliorer la situation des groupes marginalisés. Par-dessus tout, nous devons nous assurer que notre réponse à COVID-19 ne crée pas involontairement un arrêt injustifié du commerce et aggrave la faim et la malnutrition à Kinshasa et comme dans le reste du pays.

Jo M. Sekimonyo

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