RDC : Organisation d’une table ronde sur les processus de la levée du moratoire et de la révision du code forestier

PAR Deskeco - 23 avr 2018 16:00, Dans Développement durable

Chaque année, la RDC perd plus d'1,5 million d'hectares de forêt en exploitation clandestine et artisanale. Le gouvernement voudrait capitaliser les 145 millions d’hectares de forêt que possède le territoire congolais surtout qu’à ce jour l'industrie du bois ne contribue qu'à hauteur de 1% au PIB. Le tout en s’assurant non seulement de demeurer le deuxième poumon de la planète.

Le Ministère de l’Environnement et Développement durable,  TROPENBOS International, OGF, RRN, Forest Peoples Programme, CODELT, CFLEDD et UNESCO-ERAIFT organisent  à Kinshasaune table ronde multi-acteurs du 23 au 25 avril sur l’élaboration de la politique forestière, la levée du moratoire sur les nouvelles allocations forestières et la conversion des titres en concessions forestières et la révision du code forestier.

Selon les organisateurs, l’objectif global poursuivi est « d’évaluer et susciter un débat public constructif entre toutes les parties prenantes sur la levée du moratoire relatif aux concessions forestières et la révision du code forestier en vue de conforter la vision de la nouvelle politique forestière en marge de la mise en œuvre de la lettre d’Intention. LOI,  signée entre le Gouvernement de la RDC et l'Initiative pour les Forêts de l'Afrique Centrale, CAFI »

La Table-ronde sera marquée par des exposés liminaires sur les questions axées sur la levée ou le maintien du moratoire, la révision du code forestier et de l’élaboration de la politique forestière en RDC. Il s’en suivra un dialogue entre les parties prenantes (Institutions, société civile, secteur privé, etc.) sur les thématiques spécifiques y relatives. Avant la clôture officielle, les travaux en carrefour formuleront une feuille des routes décrivant les activités à mener  sur la levée du moratoire ; la révision du code forestier ; les orientations de la politique forestière ;  et, l’amélioration de la gouvernance du secteur forestier en RDC. Un communiqué final sanctionnera la fin des travaux.

Au total, cette réunion connaitra la participation de quatre-vingt délégués issus des secteurs publics, des bailleurs des fonds, de la société civile, du secteur privé, scientifique et  des communautés locales et peuples autochtones concernés par la gouvernance forestière.

Pour le contexte, le code forestier de la RDC promulgué en 2002 a beaucoup été orienté vers l'exploitation industrielle du bois d'œuvre pour lutter contre la pauvreté. Plus de quarante-cinq millions d’hectares des forêts étaient alloués sous forme des garanties d'approvisionnement pour une durée de 25 ans renouvelable. Ces concessions étaient essentiellement spéculatives et avaient été allouées sans consultation des communautés locales et peuples autochtones, ni considération d’autres usages des forêts et sans rémunération équitable pour le pays.

« En plus, avec l’objectif de porter la surface de conservation de la biodiversité à 17%, la RDC  s’ouvre dans le contexte de la REDD+ et de l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD)  aux nouveaux usages non extractifs tels que les services environnementaux et l’éco-tourisme, etc. Plus de quinze années après, le défi a été de mettre ces innovations en pratique. Malheureusement, les bénéfices économiques attendus du secteur forestier auraient été marginaux à cause de sa faible contribution au PIB et à l’amélioration des pratiques de conditions de vies de populations riveraines. Avec le lancement de l’Initiative pour les  Forêts en de Afrique Centrale (CAFI) en septembre 2015 dont l'objectif principal dans le secteur forestier en RDC est d’élaborer et mettre en œuvre de manière participative et transparente une politique forestière, la lettre d’intention (LOI) assure aujourd’hui la mise en oeuvre d’une gestion durable des ressources forestières par les multiples acteurs du secteur, y compris les communautés locales et peuples autochtones, mettant un accent particulier sur l’application des lois », expliquent les organisateurs.

Pour rappel, le ministère de l'Environnement avait décidé en février de réattribuer 6 500 kilomètres carrés de forêt équatoriale à deux opérateurs économiques chinois. Cette nouvelle avait fait polémique car le pays est soumis à un moratoire sur les licences d'exploitation forestière. Dans la foulée, le principal bailleur de fonds dans le secteur, l'Initiative pour la forêt d'Afrique centrale, présidée par la France, avait décidé de geler ses financements tant que la RDC ne sera pas revenue sur cette décision.

 

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