Le centre carter a présenté le vendredi 20 avril 2018 un rapport-synthèse des études sur les impacts des activités minières enregistrés auprès des communautés locales. Ce rapport contient des informations recueillies par plusieurs organisations de la société civile dans cinq sociétés minières. Selon le document, au-delà de quelques pratiques encourageantes, la plupart des entreprises minières ne respectent pas les droits des communautés locales.
Ces études ont été menées sur les entreprises Rushi Mining et Chemicals of africa (Chemaf), opérant dans la périphérie de Lubumbashi, Sicomines de Kolwezi avec les projets exécutés dans la cité de Kapata et ses environs dans la province de Lualaba mais aussi à Kinshasa, Twangiza Mining, filiale de Banro Corporation dans la chefferie de Luhwindja au Sud Kivu et le projet AGK ( Anglo goldfields Kilo) sur la vie des communautés de la cité de Mongwalu et ses environs.
Le document cite quelques cas de violation des droits humains aux endroits où certaines des entreprises précitées exercent leurs activités.
« Le cas de Chemaf par exemple où le Directeur de cette compagnie, de passage en Septembre 2007, dans le village Washeni situé dans la périphérie de la ville de Lubumbashi, avait annoncé aux habitants par mégaphone que ce village était inclus dans la concession de son entreprise et quil se réservait le droit de détruire toutes les maisons. Quelques jours plus tard, lentreprise détruisit nuitamment 30 maisons dhabitation en imposant des indemnités pécuniaires non juste aux victimes de démolition. Pour la Sicomines, lentreprise a tenu des réunions de consultation avec le Chef de la cité de Kapata accompagné dune poignée des leaders locaux sans que les personnes directement impactées par les activités du projet, dont de nombreuses femmes, ne soient associées», explique le rapport.
Le rapport note également plusieurs cas de dégradation de lenvironnement dans le fonctionnement de ces entreprises.
«Les résultats des études dimpacts sur les droits humains ont révélé des cas de pollution de lenvironnement notamment de leau, de lair, du sol et des végétaux, ayant de graves conséquences sur la santé et sur les moyens de subsistance des populations affectées, particulièrement dans les provinces du Haut Katanga et du Lualaba dans les filières de cuivre et de Cobalt ».
Le rapport du Centre carter affirme aussi que beaucoup de défaillances ont été documentées du côté de lÉtat congolais face à son obligation de protéger les droits humains dans le contexte de lexploitation minière industrielle. Elles sont liées à des faiblesses et des lacunes de la législation minière et du cadre institutionnel chargé dassurer le contrôle et la surveillance des activités minières industrielles.
Le document pointe également du doigt, les pays dorigines des entreprises multinationales opérant en RDC qui ne disposent pas encore de mécanismes efficaces de suivi et de contrôle du respect de leurs obligations extraterritoriales et leurs politiques en matière de droits humains et de responsabilité sociale.
Ces études avaient pour objectif principal danalyser systématiquement et objectivement les impacts tant positifs que négatifs de lindustrie minière sur le cadre de vie des communautés riveraines afin den dégager les responsabilités et de formuler les recommandations susceptibles de prévenir ou réparer les impacts négatifs potentiels et réels et de capitaliser les impacts positifs pour la contribution efficiente du secteur minier au développement durable.
Plusieurs recommandations ont été formulées au gouvernement, aux entreprises minières et aux institutions financières.
Willy Akonda Lomanga/ Desk Eco