« Ces deux modèles ont développé un certain nombre datouts qui nécessitent dêtre encouragés et accompagnés. Ils ont lavantage dêtre plus proche du contexte de la Rdc en ce quils rendent les populations responsables de leur sort, ils apprennent à produire et à écouler les produits, ils soutiennent les infrastructures nécessaires à lécoulement des produits, ils travaillent sur la mentalité des personnes accompagnées. Ils suscitent lautonomisation des paysans, ils apprennent aux jeunes des métiers, ils encouragent la production qui donne du revenu pour subvenir aux besoins sociaux. Il reste cependant utile de travailler sur le climat dinvestissement ».
Cest la conclusion à laquelle est parvenue la CENCO dans son rapport publié au mois daoût dernier et intitulé : « linvestissement en agriculture, quel modèle ? ». A savoir, la Conférence épiscopale, à travers sa Commission pour les ressources naturelles (CERN/CENCO) avait initié une étude pour examiner la viabilité, la profitabilité et la duplication du modèle de parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo (dans la province du Kwango), et le comparer également avec les autres modèles de projet agricole, notamment celui de CDI-Bwamanda (dans la province du Sud-Ubangi) et du Service national (au Plateau des Bateke) qui ont existé avant.
Et lexamen de ces projets à travers leurs origines, leurs objectifs, leurs stratégies, leurs impacts sur la société, indique la CENCO dans son rapport, a permis de voir que les pesanteurs politiques sur les gestionnaires du Parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, la non implication des autorités provinciales et locales ainsi que les ponctions sur fonds dinvestissement ont rendu le modèle de parc agro-industriel peu recommandable pour le pays.
Par contre, affirme la CERN/CENCO, les constats ont pu pencher sur les deux autres modèles de projet agricole, CDI-Bwamanda (privé) et Service national (projet étatique), qui sont recommandables au Gouvernement. « Le mérite de ces projets est le souci de mettre lhomme au centre des préoccupations. De la formation sur les techniques agricoles et les valeurs humaines, sociales et patriotiques, à laccompagnement des paysans et des jeunes à se prendre en charge et à générer eux-mêmes des revenus, les deux projets ont été appréciés par les bénéficiaires. Mais il faut, pour quils fassent mieux, veiller sur les aspects administratifs et managériaux. Le climat politique et le climat des affaires sont aussi déterminants », explique le rapport de la CENCO.
En outre, le rapport mentionne que les deux projets ont été touchés par les guerres et les pillages. « Le projet CDI-Bwamanda a aussi été fragilisé par la dépendance auprès des bailleurs de fonds et les aléas de la crise financière ainsi que par la concurrence déloyale des produits venant de lextérieur. La restructuration de son management est aussi un signe quil faut veiller à la gestion du projet », souligne le rapport de la CENCO.
Quant au Service national, la Conférence épiscopale estime quil est important de structurer sa gestion pour éviter les pesanteurs politiques. « Il reste cependant un projet stratégique de par sa capacité de donner de lemploi aux jeunes désuvrés, de leur apprendre des métiers et de travailler sur leur mentalité en les transformant à des bâtisseurs.
Lepetit Baende