Le ministère de lenvironnement et du développement durable assure quaucune action allant dans le sens de la vente des espèces animalières protégées de la RDC à la Chine na pas été envisagée. Pourtant, dans sa correspondance du 8 juin adressée au directeur de Tianjin Junheng International Trade Corporation, le ministre Amy Ambatobe évoquait déjà larrivée prochaine dune délégation dexperts de son ministère en Chine, en vue de se rassurer « de laccueil et surtout de la meilleure conservation de ces différentes espèces » aux zoos chinois. Il avait même « prié » le Directeur Général de lInstitut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), en copie de sa lettre, de prendre toutes les dispositions utiles « pour laboutissement heureux de ce dossier ».
Dans sa réponse à cette correspondance, Cosma Wilungula, le Directeur Général de lICCN, avait rappelé les conditions à remplir avant tout transfert des 10 okapis aux zoos de Taiyuan et de Anji Zhongnan (Chine). Sont également concernées par ce dossier, 6 espèces de gorille (Gorille beringei), 8 espèces de bonobos, 8 espèces de chimpanzés, 4 espèces de Lamentins.
« Nous sommes appelés à respecter les dispositions de la Convention CITES et des lois congolaises y afférentes, disposant que lexportation ne peut pas se faire à des fins commerciales. Les autorités scientifiques de la RDC et de la Chine devront émettre lavis de commerce non préjudiciable et lOrgane de gestion CITES/RDC devra émettre de lAvis dacquisition légale conformément aux lois congolaises avant de signer les permis dexportation », avait averti Cosma Wilungula.
Dans sa communication de lundi 25 juin 2018, le ministère rejette toutes les allégations sur la vente.
« En effet, toute demande d'échange d'espèces régie par la Convention CITES, doit faire l'objet d'une analyse minutieuse par I organe technique habilité à statuer sur la question, à savoir l'institut Congolais pour Conservation de [a Nature(ICCN). C'est dans cette optique, que le Ministre de l'Environnement et Développement Durable a transmis à I'ICCN la demande du Directeur Exécutif de Tianjin Junheng lnternationaI Trade Corporation pour avis technique », écrit dans un communiqué de presse Moise Bumbu, directeur du cabinet du ministre Amy Ambatobe.
Moise Bumbu de préciser que son ministère na sollicité quun examen du dossier à lICCN.
« Ainsi, la correspondance du Ministre de l'Environnement et Développement Durable ne peut en aucun cas être considérée, ni interprétée comme un permis d'exportation, moins encore une vente de ces espèces à des tiers ; mais comme une instruction à l'ICCN de procéder à l'examen du dossier soumis par le requérant pour sa conformité à la Convention CITES et aux lois de la République », a-t-il ajouté.