PDL-145 territoires : 1 011 ouvrages achevés jusqu’en octobre 2025, Guylain Nyembo lors de la présentation de la mise en œuvre du programme au Sénat

Sénat de la RDC/Illustration
Sénat de la RDC/Illustration
PAR Deskeco - 29 oct 2025 17:44, Dans Développement durable

Interpelé au Sénat sur la mise en œuvre du PDL-145 territoires, le ministre du Plan et de la Coordination de l’Aide au Développement, Guylain Nyembo, a répondu ce mercredi 29 octobre 2025 aux questions orales lui adressées par la sénatrice Isabel Kabamba sur l’état d’avancement de ce programme, un ambitieux projet financé par le Fonds monétaire international. 

Devant la chambre haute du Parlement, le ministre a dressé un tableau détaillé des progrès enregistrés, des défis rencontrés et des perspectives de ce programme du développement local visant à réduire les inégalités territoriales et à renforcer la présence de l’État dans les zones rurales.

Dans son exposé, Guylain Nyembo a rappelé qu’au 15 juin 2024, le rapport consolidé faisait état de 2 130 ouvrages prévus pour l’ensemble des trois agences d’exécution, dont le PNUD, le Bureau central de coordination (BCECO) et la Cellule d’exécution des financements en faveur des États fragiles (CECF). Parmi ces ouvrages, 1 180 étaient en cours d’exécution, représentant un taux de démarrage global de 93 %, tandis que 744 ouvrages avaient déjà été achevés, soit un taux moyen d’achèvement de 38 %.

Un an plus tard, en octobre 2025, des avancées notables ont été enregistrées, indique-t-il. Le programme compte désormais 1 011 ouvrages achevés, soit une progression de près de 11 % par rapport à juin 2024. Ces réalisations comprennent 601 écoles primaires, soit un taux d’achèvement de 50 %, 340 centres de santé représentant 43 % d’achèvement, et 70 bâtiments administratifs, correspondant à un taux de 48 %. Ces chiffres, selon le ministre, illustrent la dynamique d’accélération insufflée par le gouvernement pour finaliser le premier volet du programme, axé sur les infrastructures sociales de base.

Guylain Nyembo a souligné que ces résultats sont le fruit d’un travail conjoint entre le gouvernement, les agences d’exécution, les comités techniques provinciaux et le comité de suivi du programme. Des missions de contrôle, la mise sous engagement ferme des entreprises, un suivi communautaire amélioré et une meilleure coordination avec les gouvernorats ont permis de corriger plusieurs dysfonctionnements et de relancer durablement la mise en œuvre du programme.

Cependant, des contraintes persistent, notamment l’inaccessibilité de certains sites situés dans des zones enclavées ou marquées par l’insécurité, a-t-il souligné. Le ministre a indiqué que le PDL compte actuellement 66 sites en arrêt d’activité, dont 26 n’ont pas encore démarré et 40 dont les travaux sont suspendus. Sur les 26 sites non démarrés, 24 se trouvent dans des zones en conflit au Sud-Kivu et 2 dans des zones difficilement accessibles du Kongo Central. Parmi les 40 sites à l’arrêt, 36 sont situés dans des zones insécurisées, dont 24 au Nord-Kivu, 10 au Maï-Ndombe et 2 au Kongo Central, tandis que 4 autres se trouvent dans des zones inondées de la province de l’Équateur. Parallèlement, 1 053 sites sont en cours d’exécution, dont 573 écoles primaires, 406 centres de santé et 74 bâtiments administratifs.

Répondant à la préoccupation sur les routes de dessertes agricoles réhabilitées ou en cours de réhabilitation, Il précise que le volet routier du PDL-145T visait initialement le désenclavement des bassins de production. Toutefois, à la suite des demandes formulées par les chefs coutumiers et les caucus des députés, le président de la République a instruit le gouvernement d’étendre le programme à l’interconnexion des territoires.

Tenant compte de la dégradation rapide des routes en terre battue due aux intempéries, le chef de l’État a également ordonné le passage à des routes stabilisées, afin d’en prolonger la durée de vie et de réduire les coûts d’entretien. Les études de faisabilité menées pour ce volet routier, ajoute-t-il, ont permis d’évaluer le budget global à 2,8 milliards de dollars américains, étalés sur quatre ans. Pour la première phase, 10 479 kilomètres de routes, sur les 4 479 kilomètres initialement prévus, devront être réhabilités pour un coût estimatif de 733 millions USD, portant le coût total de cette première édition à environ 2,138 milliards USD.

Le ministre a précisé que, pour l’heure, le programme n’a reçu que les fonds nécessaires à l’élaboration des études de faisabilité, lesquelles sont finalisées depuis 2023. Les trois agences d’exécution, en collaboration avec le ministère des Infrastructures et Travaux publics ainsi que les offices de routes et de voirie rurale, ont achevé la cartographie des axes prioritaires à réhabiliter. Les cahiers de charges sont déjà prêts et le lancement effectif des travaux dépend désormais du décaissement des fonds attendus.

Jean-Baptiste Leni 

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