En prévision de l’élaboration de la feuille de route pour la COP30, le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, a procédé, ce lundi 27 octobre 2025, au lancement officiel de la première Semaine nationale du climat, à Kinshasa. Un rendez-vous qu’il a qualifié d’« historique, porteur de vision et annonciateur d’une nouvelle ère pour la nation congolaise dans la gouvernance environnementale mondiale ».
« C’est un événement déjà historique, porteur de vision et annonciateur d’une nouvelle ère pour notre nation. Pays béni de Dieu, la RDC est dépositaire d’un patrimoine naturel unique : elle abrite le deuxième plus grand massif forestier tropical au monde, les tourbières les plus étendues de la planète, un réseau hydrologique exceptionnel et une biodiversité d’une richesse rare », a déclaré le chef de l’État dès sa prise de parole.
Il a ajouté :
« Son écosystème séquestre des milliards de tonnes de carbone, régule le climat, purifie l’air, fertilise le sol, approvisionne en eau et abrite des espèces endémiques. Ce sont autant de services écosystémiques inestimables que notre pays offre au monde, la marque même de la vocation du pays solution. Cette richesse, si elle fonde notre fierté, elle nous oblige, car nous voyons de nos propres yeux les symptômes d’un dérèglement qui s’accélère. »
Le chef de l’État a, par ailleurs, insisté sur la responsabilité collective qu’elle implique. Il a dressé un constat alarmant des conséquences du changement climatique qui affectent déjà le pays : inondations dévastatrices, érosions meurtrières, savanisation progressive de certaines zones forestières, insécurité alimentaire et crises humanitaires aggravées.
« Le changement climatique n’est pas pour nous une abstraction, c’est une réalité quotidienne qui fragilise des vies, des territoires et des espoirs. Mais face à ces défis, je voudrais réaffirmer notre cap : la RDC est et demeurera un pays solution. Cette conviction n’est pas un slogan, elle est une politique, une stratégie, un pacte avec notre peuple et avec le monde », a-t-il souligné.
Selon le président, la Semaine nationale du climat doit permettre de « forger une vision partagée et participative du rôle de la RDC dans l’équilibre climatique mondial, et surtout de convertir cette vocation écologique en politiques publiques, en financements concrets et en résultats tangibles pour les communautés ».
Il a insisté sur le fait que ces assises doivent constituer « le point de départ d’un pacte d’action, afin de mobiliser les partenaires et d’aligner conservation et développement, en prélude à la COP30, qui se tiendra au Brésil ».
À cette occasion, Félix Tshisekedi a présenté le programme national « La forêt, c’est nous », une initiative qui, selon lui, incarne « l’ambition et l’espoir d’un Congo vert et résilient ». Ce programme vise à restaurer, protéger et valoriser les forêts congolaises, à créer des emplois verts décents et à soutenir les communautés locales.
« Dans cet esprit, notre programme national La forêt, c’est nous incarne notre ambition. Plus qu’un projet, c’est un espoir, un couloir vert de résilience et d’opportunités reliant provinces, communautés et générations. Ce programme traduit notre engagement à restaurer, protéger et valoriser nos forêts, à créer des emplois verts décents, à soutenir les communautés locales, en particulier les femmes, les jeunes et les peuples autochtones, et à bâtir une économie respectueuse, vivante et créatrice de valeur sur notre sol », a-t-il déclaré.
S’adressant à la communauté internationale, aux bailleurs de fonds, au secteur privé et aux investisseurs, Félix Tshisekedi les a appelés à venir investir.
« Venez investir dans la forêt tropicale congolaise, dans nos énergies propres, dans notre jeunesse et dans l’innovation écologique. Nous refusons le rôle de simple fournisseur de matières premières. Nous voulons construire chez nous des solutions climatiques durables et équitables, qui offriront des opportunités pour la transformation locale, le transfert de technologie, la création d’emplois, la montée en compétences et le co-développement. », a-t-il rappelé.
Le président a conclu en s’adressant aux différentes parties prenantes de cette semaine destiné au climat, et les a invités à faire de « cette semaine un espace d’échanges nationaux et un jalon majeur dans la préparation de la COP30 ».
Jean-Baptiste Leni