Le prix du carburant a augmenté depuis le 18 mars dernier aux stations services dans la zone ouest de la RDC. Parti de 1810 Francs congolais le litre, lessence revient à 1890 FC à la pompe, tandis que le gasoil est à 1880 FC contre 1800 FC il y a peu.
Une semaine après le carburant, le prix du pain a également été revu à la hausse à 300 FC soit une augmentation de plus au moins 50 % pour la petite baguette qui se vendait à 200 FC. La hausse du prix de cet aliment de base consommé par la majorité de la population de Kinshasa a suscité beaucoup de réactions.
« Moi, je mange du pain presque chaque jour. Cest vraiment regrettable quon se réveille le matin et constate que le prix de pain a augmenté de 100 FC. Dans ce pays il y a-t-il des lois ou pas ? Comment les sociétés de panification peuvent prendre de manière unilatérale une telle décision sachant que le pain est un produit aussi sensible que le carburant parce que consommé par une grande partie de la population ? Nous constatons que tout ce qui se passe dans ce pays nest pas au profit de la population », sest inquiété un habitant de la commune de Kintambo.
Autre inquiétude est celle liée à laugmentation du prix du carburant. Les chauffeurs de taxi nhésitent pas à faire de courses de petit trajet appelées communément demi terrain à Kinshasa. Pour ces transporteurs, le prix de la course doit être revu à la hausse étant donné que depuis janvier le carburant a augmenté de 160 FC soit 9,24 %, le prix initial au début de lannée étant à 1730 FC le litre.
Comment expliquer la hausse de prix de ces biens de première nécessité ?
Tout dabord il faut noter la hausse de prix des différentes matières premières au niveau international. Le cobalt, le cuivre et même le baril du pétrole se confortent au niveau du marché mondial. Le Pétrole est passé de moins de 45 $ USD le baril il y a quelques mois à plus de 65 $ USD actuellement. Le Riz et le blé ont aussi augmenté de prix.
A Kinshasa, le prix dun sac de froment est passé de 48 000 FC à 62 000 FC soit une augmentation de 29, 16 %.
Selon lInstitut National de la Statistique linflation a atteint en cumul 2,681% au niveau national et 2,694% à Kinshasa et linflation annualisée se situe à 12,149% au niveau national et 12,209% à Kinshasa.
Une situation qui montre une certaine instabilité des prix des biens et services depuis début janvier 2018.
Le gouvernement a prévu un taux moyen de 1813,4 FC pour 1 $ USD à la fin de lannée 2018. Ce qui signifie en dautres termes quil y aura une dépréciation de la monnaie locale par rapport au dollar américain avec risque de voir les prix des biens et services être revu à la hausse.
Quelques réactions
Le ministre de léconomie a demandé aux usines de panification de revenir au prix initial de 200 FC pour une baguette afin de poursuivre les négociations sur base de leur structure des prix. Une décision non respectée par la société « Pain Victoire » au départ qui justifiait sa position par le souci de vider ses anciens stocks. Une raison qui ne tient pas parce que le pain est préparé au quotidien.
« Le problème n'est pas aussi simple. Selon le gouvernement, nous sommes une économie de marché où les prix ne sont pas fixés par les pouvoirs publics. Si le gouvernement doit être concret en subventionnant directement les sociétés de panification (fournitures d'intrants, exemptions d'impôts, etc.) En a-t-il les moyens ? », avait réagi un internaute sur twitter.
Le gouvernement subventionne les sociétés des transports en loccurence Transco, Trans-Kin, SNCC en carburant. Une situation qui permet aujourdhui de maintenir les prix de transport en commun au même niveau malgré la hausse du prix du carburant à la pompe.
Willy Akonda Lomanga/ desk Eco