De retour de leur mission effectuée du 10 au 12 juin 2019 à Washington DC et à New York aux États-Unis d'Amérique, les dirigeants de l'association congolaise des Banques (ACB) ont fait la restitution au cours d'une conférence de presse tenue le mercredi 3 juillet à Kinshasa.
Cette conférence de presse a été animée par Yves Cuypers, président de lACB et DG de la BCDC, qui était accompagné du secrétaire général de lACB, Célestin Tshibwabwa, du DG de la TMB, Olivier Meisenberg, et du DG de la Citibank, Willy Mulamba (photo).
Au cours de cette mission qui portait sur la « problématique de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme », les responsables de lACB ont rencontré les responsables du Département du Commerce, du Département dEtat et du Trésor Américain ainsi que l'Équipe de la Citibank en charge des sanctions internationales.
Nous sommes engagés à accompagner non seulement le secteur bancaire mais aussi le pays à pouvoir renforcer ses capacités de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Cest d'ailleurs pour ça que la Citi a accepté d'assister l'association congolaise des banques et l'introduire auprès de toutes les autorités que nous avons rencontrées aux États-Unis, à Washington DC et à New York, a déclaré Willy Mulamba DG de la Citibank RDC, répondant à une question de DESKECO.COM sur l'éventualité du départ de Citibank de la RDC à la suite des failles dans les dispositifs de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
L'ACB compte notamment sensibiliser les autorités congolaises sur la prise de conscience des risques liés à cette problématique de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
Maintenant, il y a un travail à faire au niveau des autorités pour qu'il y ait une prise de conscience car le risque est trop élevé. L'institution que je dirige a une forte préoccupation. C'est cette dépendance de l'économie, du secteur financier congolais à une seule entité, la Citibank. Qu'est-ce qui arriverait aujourd'hui si de façon souveraine la Citi décide de quitter la RDC ? Que deviendrait le secteur bancaire ? Que deviendra l'économie congolaise ? Au début des années 1990, le secteur bancaire était inexistant suite à la rupture de coopération à cause des crises que le pays a connues. Personne souhaiterait à ce que nous puissions retourner à ces années noires. C'est là mon interpellation vis-à-vis de nous acteurs bancaires et vis-à-vis des autorités monétaire et politique pour pouvoir se focaliser sur ces questions de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Nous sommes un secteur stratégique et nous devons être protégés ", a dit Willy Mulamba.
Et de renchérir :" La Citibank est là pour accompagner le secteur et la République. L'institution est présente ici depuis 1971. Bientôt, ça va faire 50 ans. L'engagement est là. Aussi longtemps que je resterai DG de la Citibank en RDC, la Citi ne partira pas".
Contexte
Le Département d'Etat et le Département du Trésor américain ont sanctionné une dizaine des personnalités congolaises impliquées dans la corruption, dans la violation des droits humains et dans la persécution du processus démocratique. Le Trésor américain a non seulement gelé les avoirs de ces personnalités aux États-Unis mais aussi interdit aux américains et à toutes les institutions américaines de ne pas faire des transactions avec les concernés. Dès lors, le système bancaire congolais qui utilise à plus de 85% la monnaie américaine ne devrait pas non plus transacter avec les sanctionnés.
Plusieurs banques internationales qui faisaient office des correspondants du secteur bancaire congolais ont rompu leur coopération avec la RDC. Les banques françaises SOCIÉTÉ Générale et BNP Paribas, l'allemande Deutch Bank ainsi que d'autres banques européennes sont autant d'institutions financières à l'international qui ont rompu les transactions avec la RDC car le risque est, selon elles, trop élevé en ce qui concerne les failles dans la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
La Citibank est restée la seule à assurer le trading à l'international pour les banques commerciales congolaises. Cette banque américaine entend continuer à opérer en RDC tout en accompagnant le secteur bancaire à renforcer son dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. C'est la résolution que les dirigeants de Citibank ont prise à l'issue de la mission effectuée du 10 au 12 juin 2019 à Washington et à New York, aux États-Unis, auprès du Département d'Etat et du Département du Trésor.
Amédée Mwarabu