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Aujourdhui, nous vous proposons cette tribune de lanalyste et économiste Kevin Ibongya E., auteur du recueil : 101 Inspirations
Tribune.
Les élections législatives nationales, provinciales et l'élection présidentielle étant organisées en République démocratique du Congo -hormis pour les populations de Yumbi, Beni et Butembo-, l'étape suivante pour la Commission électorale nationale indépendante (CENI) est celle d'organiser les élections sénatoriales ainsi que celles des gouverneurs.
Ces scrutins ont la particularité d'être des élections au second degré car, ce sont en quelque sorte des grands électeurs qui votent plutôt que la population de manière directe.
Le peuple a, le 30 décembre 2018, donné mandat aux députés provinciaux qui sont censés répercuter ses désidératas au sein des assemblées provinciales notamment en ce qui concerne le choix des sénateurs et des gouverneurs de province.
Malheureusement, il nous revient de constater que ces deux principales élections s'écartent de toute forme de vertu. L'on serait tenté de croire que l'on virerait plutôt vers un marchandage ou une forme de vote aux enchères au mépris de toute volonté valablement exprimée par la population qui, au final, subira de plein fouet le choix des députés provinciaux qui semble être beaucoup plus motivé par l'obtention des espèces sonnantes et trébuchantes que par la conviction suite aux projets à même d'apporter le changement tant attendu par la population.
Face à cette situation qui devient insoutenable pour plusieurs, l'on pourrait noter les retraits des candidatures des Sieurs Adam Bombole et Vidiye Tshimanga, refusant de cautionner cette corruption à ciel ouvert et qui, au vu et au su de tous tend à s'institutionnaliser, il sied pour nous de réfléchir sur des voies et moyens d'endiguer ce genre de pratique qui sans nul doute est néfaste pour notre pays.
Au moment où nous sommes censés intérioriser les valeurs devant bâtir un Etat de droit, il apparaît inconcevable que pareil marchandage puisse avoir cours. Notons que diverses sources sur internet situent aux alentours de 30.000$ à 50.000$ le frais qu'un candidat sénateur ou gouverneur devrait débourser pour s'assurer du soutien d'un député provincial. Limite nous nous retrouvons dans un super marché où les prix de la marchandise " vote " sont bien spécifiés. Quand on sait qu'il en faut plus d'un pour être élu, l'on tend aisément vers des sommes astronomiques.
Eu égard à cette situation qui ne peut laisser indifférent quiconque, l'on pourrait se poser la question s'il ne faudrait pas tout simplement proposer, du moins pour la prochaine législature, des mesures devant encadrer cette accession au pouvoir et mettre fin aux velléités des uns et des autres.
La question relative au Sénat étant délicate, d'ailleurs l'on pourrait aisément se questionner sur la pertinence de son existence car en cas de désaccord la chambre basse l'emporterait, un bémol sera à mettre car au-delà de disposer du dauphin constitutionnel, le sénat a brillé par une production excellente de loi sous ces législatures.
Je vais donc mettre un accent sur les élections des Gouverneurs. Pour ce faire, pourquoi ne pourrons nous pas revenir à un format qui voudrait que les Gouverneurs de province soient nommés par le Président de la république ? À moins que ma mémoire ne flanche, nous avons assisté il y a près de 4 ans à la nomination des commissaires spéciaux sans pour autant que la république ne s'écroule.
Sans pour autant aller dans le même format, je proposerai que l'on réfléchisse sur un mécanisme inédit à intégrer dans nos futures lois afin une fois pour toute d'éradiquer cette pratique nauséabonde qui tend à se formaliser.
Pour cela je proposerai l'intégration de la formule qui voudrait ce qui suit: << Le président de la république nomme les Gouverneurs au sein du parti ou regroupement politique qui a le plus de député provincial dans ladite province ce, après consultation de celui-ci. >>
Cela aura pourra avantager de conforter le choix de la population en ce que les gouverneurs seront tous issus des parti ou regroupement qui ont obtenu la confiance du peuple mais aussi, d'une pierre deux coups, mettrait fin à la problématique du marchandage de voix.
Pourquoi pas entre temps intégrer une dimension d'ouverture qui voudrait que comme autrefois ou un Koyagialo pouvait gouverner le Shaba, ou un Konde pouvait gouverner au Kivu etc. que les gouvernorats soient ouverts aux noms originaux afin de renforcer une cohésion en ce moment où le démon tribal a été relâché dans le pays.
Tout ceci n'est donc qu'une forme de proposition allant dans le sens de favoriser la bonne marche de notre pays en mettant fin à cette simonie. Elle peut donc être enrichie par qui que ce soit afin qu'au final, seul le peuple soit gagnant. Papa alobaki le peuple d'abord.
Kevin Ibongya E.
Analyste
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