Le ministre du Portefeuille, Jean-Lucien Bussa, a signé mardi à Kinshasa un partenariat avec la société congolaise privée Buenasa, visant la transformation locale des minerais en République démocratique du Congo.
« Ce jour est historique, dans la mesure où il marque une étape cruciale dans le développement, à travers la signature de ce partenariat interstratégique entre la République démocratique du Congo et la société privée Buenasa », a déclaré M. Eddy Kioni, directeur général de la société Buenasa.
Ce partenariat s'inscrit dans le respect de la vision du président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, accompagné par le gouvernement, afin d'aider la RDC à se réapproprier progressivement le secteur minier.
M. Kioni a fait savoir que la transformation locale des minerais constitue aujourd'hui une ambition, un programme qui vise à amener la RDC vers une phase transformationnelle en termes de développement de son économie, de la réappropriation des ressources par ses citoyens, par les communautés locales, mais aussi comme contribution aux efforts pour atteindre les objectifs de transition énergétique dans un contexte géopolitique nécessitant un rééquilibrage entre les différents partenaires de la RDC, sur son flanc Est via le corridor est-ouest.
Vers la gestion des minerais critiques
Cette signature entre le ministre du Portefeuille, Jean-Lucien Bussa, et le directeur général de Buenasa sonne une nouvelle ère dans la gestion des minerais critiques, marquée par la participation de l'État dans les projets miniers industriels, dans un contexte géostratégique particulier, et le renforcement de sa position comme leader mondial dans ce secteur.
Par ailleurs, l'initiative industrielle de Buenasa, société congolaise à laquelle l'État s'associe en prenant des participations dans le capital sous forme d'actions de préférence afin de sécuriser ses intérêts souverains, permet de faire avancer la RDC dans la chaîne de valeur tout en assurant un rééquilibrage de l'accès aux minerais critiques, notamment dans la filière cupro-cobaltifère, dans une perspective de multilatéralité.
Plus de 3 millions USD à la disposition de la société Buenasa
L'objectif, a relevé la source, est de mettre en place dans un bref délai un conseil d'administration dans lequel les différentes parties vont se retrouver afin de définir les orientations stratégiques de l'entreprise, mais aussi de travailler sur la satisfaction des prérequis pour la suite du projet.
La société Buenasa a bénéficié d'un financement de plus de trois millions de dollars américains par le Fonds de promotion de l'industrie (FPI), après la finalisation des études de cadrage.
Les études de préfaisabilité et de faisabilité vont être réalisées sur le site du projet, dans la province du Lualaba, commençant par la sécurisation des accords d'approvisionnement en minerais, en énergie (eau et électricité), et par la structuration des prochaines phases du financement qui impliquera des partenariats au niveau national entre secteurs privé et public, au niveau régional via les agences de développement international et au niveau international par un partenariat avec les États-Unis d'Amérique.
Rappelons que ce projet se basera sur le cuivre et le cobalt, deux minerais essentiels pour l'industrie technologique mondiale. En effet, le cobalt est une composante clé des batteries lithium-ion, utilisées dans les voitures électriques et les appareils électroniques, tandis que le cuivre reste indispensable dans les infrastructures électriques.
Une production de 120 000 tonnes de cathodes de cuivre et 30 000 tonnes de sulfate de cobalt
Le projet de raffinerie de cuivre et de cobalt de Buenasa, qui vise une production de 120 000 tonnes de cathodes de cuivre au degré de pureté le plus élevé (99,99%) et 30 000 tonnes de sulfate de cobalt, avec une provision à l'étude pour du cobalt métal, en soutien notamment de l'industrie des véhicules électriques et de celle de la défense, promet un effet transformationnel pour l'économie nationale grâce à la valorisation locale, notamment à travers la génération de revenus directs et indirects pour l'État, la création d'emplois de qualité, et le transfert de technologies et opportunités de formation associées.
Ce partenariat, renseigne-t-on, s'inscrit dans une perspective de valorisation locale des minerais, un enjeu clé pour le développement économique, dans la promotion et la création de nouveaux emplois en République démocratique du Congo.
Bienvenu Ipan
